Jean Terruwe, de nationalité hollandaise, avait été ordonné prêtre en France et affecté à la paroisse de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne). Pendant l’Occupation, il fit partie d’un réseau de sauvetage catholique et sauva plus de dix enfants juifs. Dans un premier temps, ils étaient conduits dans un couvent situé rue Geoffroy St Hilaire, dans le quartier juif de Paris, pour être ensuite répartis entre des familles d’accueil. Eva Klimberg fut parmi les enfants pris en charge par ce réseau. Son père, un immigré juif polonais, fut déporté en juin 1942 et sa mère Fajga se retrouva sans ressources. Fajga plaça d’abord Eva, qui était née à Paris, au couvent St. Vincent de Paul de Balainvilliers. Il devint rapidement évident que cet endroit n’était pas sûr pour des enfants juifs et Eva fut transférée rue Geoffroy St. Hilaire à Paris. Elle n’y resta que quelques heures, au cours desquelles elle put rencontrer sa mère. Ensuite un prêtre vint la chercher et la conduisit à Dammartin-en-Goële où elle se retrouva dans un groupe d’enfants juifs en attente de placement dans des familles. Faute de famille d’accueil, Eva passa plusieurs jours au presbytère avec l’abbé Terruwe avant d’être envoyée dans une ferme à Ver, à six kilomètres de Dammartin. Elle y vécut jusqu’à la Libération. Le curé trouva également, pour Fajga Klimber, un emploi domestique à Dammartin. Elle pouvait ainsi rendre souvent visite à sa fille. Après la guerre, Eva et sa mère ne tarirent pas d’éloges sur la générosité et la bonté de l’abbé Terruwe. Dénoncé par un mouchard, le prêtre fut arrêté et déporté à Dachau en Allemagne. Il en revint malade mais après son rétablissement, il reprit ses activités, inlassablement au service de tous ceux qu’il pouvait aider.

Le 4 octobre 1989, Yad Vashem a décerné à l’abbé Jean Terruwe le titre de Juste parmi les Nations. 

Le témoignage

L'abbé TERRUWE

Eva KLIMBERG est née à Paris le 22 juillet 1933. Son père, interné à Beaune-la-Rolande, fut déporté en juin 1942. Après avoir trouvé refuge chez une belle-sœur à Clamart, sa mère met la petite fille à l’abri dans un pensionnat tenu par les Filles de St-Vincent de Paul, situé à Balainvilliers. Puis la sécurité devenant aléatoire dans cet endroit, Eva est amené chez le Curé de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), l’Abbé TERRUWE, où elle reste quelques jours. Puis on l’emmène dans une ferme près d’Othis, à Ver (Seine-et-Marne) où se trouvent déjà des réfractaires. Elle y rencontre très souvent l’Abbé qui vient dire les offices à Ver. Grâce à lui, la mère d’Eva, dénuée de toutes ressources et dans une situation extrêmement précaire, trouve une place de bonne à tout faire à Dammartin, ce qui lui permet de rendre de fréquentes visites à sa fille.

Dénoncé pour ses activités, Jean TERRUWE est déporté à Dachau, dont il reviendra très affaibli.

Le 4 octobre 1989, l’Institut Yad Vashem décerne la Médaille des Justes parmi les Nations à l’Abbé Jean TERRUWE.

Documents annexes

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2 février 2014 08:48:50
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