Claire Chemitre, née en 1904, habitait à Paris pendant l’occupation. Le 9 février 1943, le Préfet de police de Paris reçut une instruction secrète du commandement militaire allemand : arrêter immédiatement, en vue de leur déportation, tous les Juifs qui n’avaient pas la nationalité française. Dans la nuit du 9 au 10, la police arrêta 1549 Juifs qui furent internés à Drancy. Claire Chemitre vit le début de la rafle et se précipita dans l’immeuble voisin prévenir la petite Sarah Kofman, huit ans, et sa maman; elle les hébergea toutes deux dans son appartement jusqu’à ce que la vague d’arrestations ait pris fin. Claire Chemitre n’avait pas été particulièrement liée avec la famille avant ce jour. Elle n’en eut que plus de mérite à courir sauver, pratiquement sous le nez des policiers, des gens qui ne savaient même pas qu’ils étaient en danger. Elle jugea préférable de ne pas laisser Sarah et sa mère réintégrer leur logis. Risquant sa propre vie, Claire Chemitre les hébergea sans la moindre rémunération jusqu’à la libération de Paris en août 1944. Comme Sarah ne pouvait plus aller à l’école – c’eut été trop dangereux – elle lui donna elle-même des leçons particulières à la maison.
Le 4 octobre 1989, Yad Vashem a décerné à Claire Chemitre le titre de Juste des Nations.
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