Jeune assistante sociale, Marcelle Guillemot dirigeait « La Clairière », œuvre médico-sociale et patronage d’enfants située dans le quartier des Halles à Paris, et placée sous l’autorité du pasteur du Temple de l’Oratoire du Louvre, Paul Vergara (q.v.). Le samedi 13 février 1943, une résistante que lui avait adressée le pasteur, Suzette Spaak (q.v.) exposa à Marcelle Guillemot son plan de sauvetage d’enfants juifs hébergés par l’UGIF, et menacés de déportation. Le lendemain, à la sortie du Temple de l’Oratoire du Louvre, la directrice de La Clairière alertait une trentaine de paroissiens, leur demandant de se présenter à l’UGIF sous le prétexte d’emmener en promenade un ou plusieurs enfants pour la journée. Le lundi 15 février, La Clairière vit arriver 60 enfants, dont aucun ne fut ramené dans les centres de l’UGIF. L’action conjuguée de Marcelle Guillemot, Suzanne Spaak, Paul Vergara, de jeunes filles du mouvement EUF (Eclaireuses Unionistes de France) et de volontaires de la paroisse permit de les placer temporairement chez des particuliers à Paris, puis de les confier à des familles d’accueil hors de la capitale. La liste nominative des enfants juifs fut établie avec soin et dissimulée en lieu sûr. Tous ont rejoint leur famille ou un home juif après la guerre. La directrice de La Clairière avait mené cette opération avec une remarquable virtuosité. Le 23 juillet 1943 cependant, la Gestapo se présenta au siège de l’œuvre protestante, alors que Marcelle Guillemot s’y trouvait seule. Avec un sang-froid impassible, au lieu d’ouvrir, elle détruisit tous les documents compromettants sur son activité de sauvetage et de résistance, puis s’enfuit par la verrière de la toiture pour se cacher dans l’immeuble voisin.
Le 4 octobre 1989, Yad Vashem a décerné à Marcelle Guillemot le titre de Juste parmi les Nations.
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