La famille Zabloski, des Juifs polonais, était arrivée à Paris en 1932 et avait obtenu la nationalité française. Abram Zabloski, orthopédiste, trouva un emploi dans une pharmacie. En 1941, il s’enfuit de Paris et arriva aux Grands Lemps, un village des environs de Grenoble (Isère). En avril 1942, il fut rejoint par sa femme qui s’était sauvée de Paris cachée dans un wagon citerne d’eau attelé à une locomotive. Leurs enfants arrivèrent un mois plus tard, escortés par un passeur professionnel. Abram Zabloski commença à travailler à la pharmacie du village, où il fit connaissance de Joseph Galloy, le beau-frère du pharmacien. En mai 1944, la situation des Zabloski devint intenable : les rafles de Juifs s’intensifiaient et quelqu’un avait écrit « Ici habitent des Juifs » sur le mur de leur maison. Il leur fallait fuir à nouveau. Joseph Galloy et sa femme Julienne vinrent à leur secours. Ils les munirent de faux papiers et les conduisirent dans une forêt des alentours. Ils y possédaient une cabane isolée, qu’ils avaient pourvue de lits, d’un poële, de quelques objets de première nécessité ainsi que d’un stock de nourriture. M. et Mme Galloy savaient qu’ils prenaient d’énormes risques; ils connaissaient les peines encourues par ceux qui aidaient les Juifs, et n’ignoraient pas que la région était pleine de mouchards. Ces catholiques pratiquants n’hésitèrent pas à mettre en danger leur propre vie et celle de leurs neufs enfants pour sauver une famille juive. Ils ne cherchaient aucune rétribution. Après la guerre, les Zabloski restèrent très liés avec leurs sauveteurs.
Le 12 février 1990, Yad Vashem a décerné à Joseph Galloy et à sa femme Julienne le titre de Juste parmi les Nations.
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