Germaine Collardey, vers 1920
Germaine Collardey vivait avec son mari, ingénieur des mines, à Saint-Léonard-de-Noblat en Haute-Vienne, qui faisait partie de la zone sud. Lorsque les Allemands l’occupèrent en novembre 1942, le danger que couraient les Juifs s’intensifia encore. Charlotte Tenenbaum, une Juive allemande, vivait à Saint Léonard avec sa fille Jacqueline qui avait tout juste un an. Germaine Collardey lui proposa de trouver une famille pour héberger le bébé, puis conduisit l’enfant dans une ferme éloignée, à une trentaine de kilomètres. Malgré la distance, Germaine rendait souvent visite à la fillette et aidait les fermiers à s’en occuper. Lorsque Jacqueline était malade, c’est elle qui appelait le médecin et qui restait au chevet de l’enfant jusqu’à sa guérison. La petite resta deux ans à la ferme. Au début du mois de juin 1944, quelques jours avant le débarquement en Normandie, les fermiers, soudain pris de panique, demandèrent à être déchargés de l’enfant. Il fut convenu que la fermière conduirait Jacqueline à l’entrée d’une scierie sur la route des mines de Saint Léonard, où Germaine l’attendrait en compagnie de Charlotte Tenenbaum. Or, précisément ce jour là, les Allemands firent une descente dans la scierie. Les trois femmes et l’enfant se trouvèrent en grand péril. Germaine se sauva à bicyclette avec la petite Jacqueline vers le village de Suzol, et la confia à la famille Biojou, des résistants qui avaient plus d’une fois caché des Juifs. Elle sauvait ainsi la fillette pour la deuxiéme fois. A la libération, sachant que Charlotte et son enfant étaient démunies de tout, Germaine Collardey leur offrit l’hospitalité dans sa maison de Nogent-sur-Marne jusqu’à ce que Mme Tenenbaum ait pu trouver du travail et un logement.

Le 12 février 1990, l’Institu Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Germaine Collardey le titre de Juste parmi les Nations.

Germaine Collardey et son fils Jean, 1942-1944

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