André Renard, qui vivait à Bouce (Orne), fut mobilisé en 1939. Fait prisonnier en 1940. il fut interné à Colmar et, de là, transféré dans un stalag en Allemagne. Il s’y lia d’amitié avec un autre prisonnier, Marcel Weil, un Parisien, qui lui confia sous le sceau du secret qu’il était juif et lui demanda de l’appeler Marcel Dumas. En 1943 les deux hommes, malades, furent libérés et renvoyés en France. En mars 1944, Marcel Weill vint rendre visite à André Renard et à son épouse, avec sa femme et ses deux enfants. Au moment de prendre congé, il confia à son ami ses craintes pour l’avenir. André lui proposa de rester chez lui et de ne pas rentrer à Paris. Marcel, dont toute la famille était à Paris, refusa, mais accepta avec reconnaissance de lui confier ses deux enfants. Trois semaines plus tard, le 13 avril 1944, Marcel Weil fut arrêté au cours d’une rafle de Juifs; déporté à Auschwitz, il y périt. Jacqueline, sa femme, qui avait échappé par miracle à l’arrestation, arriva quelques jours plus tard chez les Renard. Elle dit à André que son mari lui avait écrit une lettre qu’il n’avait pas eu le temps d’envoyer et qui se trouvait sur son bureau dans leur appartement de Paris. Craignant que la Gestapo ne remonte la filière, André Renard envoya le jour même les trois Weil chez des amis de confiance. Quinze jours plus tard, le danger semblant être écarté, Jacqueline et les enfants allèrent chez M. et Mme Guillouard qui habitaient à douze kilomètres des Renard où ils vécurent jusqu’à la Libération. L’amitié entre les deux familles se poursuivit bien après la guerre.

Le 28 mars 1990, l’instiut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à André Renard le titre de Juste parmi les Nations. 

 

Documents annexes

Aucun document