Camille Kleinclauss était comptable dans un grand magasin de meubles de Nancy (Meurthe-et-Moselle) qui appartenait à des Juifs. Mobilisé en 1939, il fut fait prisonnier par les Allemands et interné dans un stalag. Tombé malade, il fut libéré au début de 1942. Il rentra à Nancy, désormais occupée par les Allemands, et retrouva son emploi. Le magasin, qui avait été mis sous séquestre et « aryanisé », avait de nouveaux directeurs. Ce qui n’empêcha pas le comptable d’installer dans les sous-sols de l’établissement un atelier clandestin de fabrication de faux papiers et notamment de cartes d’identité et de cartes d’alimentation. Camille Kleinclauss faisait en effet partie d’un réseau local de résistance qui comptait, parmi ses membres, plusieurs prêtres catholiques et un fonctionnaire de mairie. Les faux papiers étaient remis à des Juifs ou à des opposants au régime pour leur permettre de franchir la ligne de démarcation et de se réfugier en zone sud. Les membres du réseau, qui couraient d’immenses risques, ne cherchaient aucune contrepartie. Madeleine Cahen eut la vie sauve grâce à Camille Kleinclauss. Son mari, fils du propriétaire du magasin, était prisonnier de guerre en Allemagne. Le jeune femme put passer en zone sud en septembre 1942 avec sa fille grâce aux faux papiers que lui avait remis le comptable.

Le 21 août 1990, Yad Vashem a décerné à Camille Kleinclauss le titre de Juste parmi les Nations. 

 

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