Paul Rémond
Monseigneur Paul Rémond, évêque de Nice, était un grand admirateur du maréchal Pétain et exhortait ses ouailles à le servir. Mais il détestait profondément les Allemands qui avaient envahi sa patrie, et était catégoriquement opposé à la politique anti-juive du régime de Vichy : avant la guerre déjà, il avait soutenu de nombreuses manifestations contre l’antisémitisme. A l’été 1943, le prélat fut approché par Moussa Abadi, un juif parisien réfugié à Nice. Un aumônier catholique italien des forces d’occupation lui avait révélé avoir été témoin de l’extermination des Juifs en Europe orientale. Moussa Abadi l’avait cru et craignait que les Juifs réfugiés dans la ville ne connaissent un sort semblable lorsque les Allemands envahiraient Nice. L’évêque lui donna solennellement l’assurance que toutes les institutions catholiques du diocèse ouvriraient leurs portes aux enfants juifs. Il nomma M. Abadi, sous le nom d’emprunt de « Monsieur Marcel », inspecteur des établissements d’enseignement du diocèse et mit à sa disposition un bureau à l’évêché. « L’inspecteur » s’y installa avec son équipe. Lorsque les Allemands firent leur entrée dans la ville le 9 septembre 1943, un réseau de secours aux enfants avait été mis sur pied. L’évêque tint sa promesse et malgré la chasse à l’homme déclenchée par la Gestapo, le réseau réussit à sauver 527 enfants juifs. Un grand nombre d’entre eux furent admis comme pensionnaires dans des écoles catholiques sur les instructions de « Monsieur Marcel », en d’autres termes Moussa Abadi.
Le 2 décembre 1991, Yad Vashem a décerné à Monseigneur Paul Rémond le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Article de presse 31 janvier 2019 06:22:00 |