Paulette Chaussay habitait avec sa mère à St.Blaise du Buis, petit village de l’Isère non loin de Grenoble, dans la zone occupée par les Italiens depuis novembre 1942. Elle était institutrice à l’école du village, et également secrétaire du conseil municipal. Connaissant bien les dures réalités de l’époque, elle avait pris la décision de venir en aide au réseau clandestin juif de Grenoble. Chaque mois, pendant plus d’une année, elle procura à ce réseau des centaines de cartes d’identité, extraits de naissance, cartes d’alimentation etc. Grâce à elle, des centaines de familles juives purent être sauvées. De plus, elle hébergea dans sa maison le petit Gabriel Abramovitz, âgé de sept ans. Son père Mordechaï, professeur de chimie et membre de diverses organisations juives, avait quitté Lyon lorsque les Allemands avaient occupé le sud de la France en novembre 1942, pour s’installer avec sa famille à Lamurette, commune située elle aussi en zone italienne. Lorsque les Allemands occupèrent cette zone en septembre 1943, le professeur demanda à Paulette Chaussay de cacher son petit garçon. La chose était particulièrement dangereuse pour Paulette et pour sa mère, car la région pullulait d’agents de la Gestapo et de miliciens. Pourtant elle accepta et traita Gabriel avec affection. Il vécut chez elle près d’un an, jusqu’à la fin de l’Occupation. Cachés dans un village voisin, ses parents restaient en contact avec lui. Pendant toute cette période, les miliciens français, qui connaissaient bien les gens du village, étaient à l’affût, prêts à arrêter quiconque aidait les réseaux de résistance opérant dans la région. Mais l’institutrice resta fidèle à la devise qu’elle avait inscrite sur le mur de sa classe : « Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux ».

Le 16 mars 1992, Yad Vashem a décerné à Paulette Chaussay le titre de Juste des Nations. 

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