Au début de l’Occupation la famille Klein se réfugia à Toulouse (Haute-Garonne), dans la zone libre, qui n’était pas sous contrôle allemand. Cependant, en vertu des mesures frappant les Juifs étrangers, ils furent arrêtés par les autorités françaises en mars 1941 et internés au camp de Rivesaltes, au pied des Pyrénées. L’Organisation de Secours aux Enfants fit sortir clandestinement du camp la petite Lucienne, douze ans, l’une des trois enfants Klein, qu’elle plaça avec d’autres fillettes juives dans un établissement dirigé par les Eclaireuses Israélites de France. L’intervention du préfet permit à la maman de Lucienne et à ses deux autres enfants de quitter à leur tour le camp. Tous trois allèrent rejoindre M. Klein, envoyé dans un camp de travail obligatoire à St. Cirgues-la-Loutre, petit village de la Corrèze. Lucienne y arriva à son tour en 1942. Sa maman la confia à soeur Daniéla Haag, de l’ordre de la Divine Providence de St. Jean de Bassel, qui avait proposé de la cacher pour lui permettre de poursuivre ses études. Soeur Daniéla conduisit l’enfant au foyer Sainte Jeanne d’Arc d’Argentat. La supérieure et l’aumônier de l’établissement l’accueillirent chaleureusement. Lucienne put étudier sans avoir à payer les frais de scolarité et de pension, et on ne tenta jamais de la convertir. Après la Libération, elle apprit que d’autres enfants juifs avaient été cachés dans l’établissement. Soeur Daniéla prit soin de la fillette, lui prodigua conseils et encouragements, au mépris du danger – les Allemands procédaient à de fréquents contrôles dans le couvent. Lucienne Klein resta là jusqu’en juin 1944, date à laquelle ses parents vinrent la chercher.

Le 16 avril 1992, Yad Vashem a décerné à Soeur Daniéla Haag le titre de Juste parmi les Nations.

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