Suzanne RAYNAUD
Suzanne Raynaud, née à Drancy et qui y vivait toujours, constata en 1941 qu’un lotissement de bâtiments résidentiel était transformé en un camp où étaient internés des Juifs. Plus tard, elle fut le témoin de l’arrivée en autocars de groupes d’enfants terrorisés tandis que d’autres groupes étaient poussés avec brutalité dans des wagons à bestiaux fermés de l’extérieur. La jeune femme, mère d’un petit garçon de deux ans, fut horrifiée par ce spectacle dont le souvenir la hanta lorsque, ayant quitté Drancy, elle partit vivre à la campagne. C’est pourquoi elle décida de venir en aide aux victimes des persécutions, et surtout aux enfants. Elle se mit au service de l’organisation féminine juive, la WIZO, qui se consacrait entre autres au sauvetage des enfants, et recueillit des petits dont les parents avaient été déportés ou étaient morts. C’est ainsi qu’elle donna asile dans sa maison d’Argentière-par-Prailles (Deux-Sèvres) au petit Léon Coënças et à sa soeur Eliette, de l’été 1942 à la Libération en août 1944. Un certain nombre d’autres enfants juifs séjournèrent plus ou moins brièvement chez elle avant d’être placés dans des familles d’accueil. Ce fut le cas de Sylvain Chenio, de Maurice Jakubovits et de sa soeur Ginette, de trois enfants Elbaz, d’Hélène Fajgenbaum et de Rachel Tajzdler. Suzanne Raynaud allait régulièrement les voir dans leurs cachettes et s’assurait que tout se passait bien. A la Libération, elle ramena à la Wizo de Paris, les enfants qu’elle abritait. Outre les petits Coënças, qu’elle hébergea pendant toute l’Occupation, 29 enfants juifs lui doivent la vie. Suzanne Raynaud se remaria en 1946, s’établit en Indochine et perdit le contact avec ceux qu’elle avait sauvés.
Le 6 juin 1993, Yad Vashem a décerné à Suzanne Raynaud le titre de Juste parmi les Nations.
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