La famille Veil – les parents, le fils Antoine et trois filles – était venue se réfugier à Grenoble (Isère) après l’entrée des Allemands en France en 1940. La fille aînée, qui faisait des études de théologie, alla vivre à Genève une fois son diplôme obtenu. A la faculté, elle avait fait la connaissance de Geneviève Pittet, jeune protestante aux idées généreuses qui l’avait poussée, avant même l’Occupation, à entrer à la CIMADE. Cette organisation protestante avait pour but de venir en aide aux réfugiés. Vers la fin de l’année 1943, les Veil demandèrent à Geneviève Pittet d’aider leur fils Antoine à passer clandestinement en Suisse, parce qu’en dépit de son très jeune âge, il faisait de la Résistance. Ils pensaient qu’il y serait bien accueilli puisque sa soeur y avait le statut de résident. Geneviève Pittet accepta et, le soir de Noël 1943, accompagna Antoine à St-Julien, à sept kilomètres au sud de Genève, et tous deux franchirent la frontière à pied. Les gendarmes suisses escortèrent le réfugié dans un camp de transit à partir duquel il put contacter sa soeur. En février 1944, l’aînée des soeurs Veil restées à Grenoble fut arrêtée. Ses parents et sa plus jeune soeur décidèrent alors de tenter eux aussi de passer la frontière. Geneviève Pittet les accompagna comme elle l’avait fait pour Antoine quelques semaines auparavant. Grâce à son courage et à sa détermination, les trois Veil arrivèrent à leur tour sains et saufs en Suisse.
Le 30 décembre 1993, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Geneviève Pittet le titre de Juste parmi les Nations.
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