Après la grande rafle des 16 et 17 juillet 1942 à Paris, les familles Nodel et Itzikowitz s’enfuirent et réussirent à atteindre Cusset, un faubourg de Lyon. Un an plus tard, se sentant menacés, ils commencèrent à chercher un autre refuge. M. Nodel, qui aimait bien pêcher, avait fait connaissance de l’éclusière du canal de Jonage le long du Rhône, et lui demanda de l’aide. Elle l’adressa à son amie Antoinette Edmond, qui avait, au bord du canal Rize tout proche une petite maison où son fils Marcel-Henri et elle ne se rendaient que pour les vacances ou en fin de semaine. Immédiatement contactée par M. Nodel, Antoinette Edmond lui en remit les clés, sans poser de questions ou de conditions. Elle ne demanda pas de loyer aux Nodel et aux Itzikowitz, se contentant de les avertir de ne pas utiliser le poële dans la journée pour éviter que la fumée sortant de la cheminée n’attire l’attention des voisins. Antoinette venait le week-end avec son fils Marcel-Henri, qui était étudiant, de sorte qu’il paraissait naturel de faire la cuisine et la lessive. La famille Edmond cultivait des légumes dans le jardin potager attenant à la maison, ce qui améliorait l’ordinaire de ses « locataires ». Deux ou trois fois par semaine, Marcel-Henri venait de la ville à bicyclette leur apporter du ravitaillement. Les Nodel et les Itzikowitz vécurent ainsi pendant huit mois, de janvier 1944 à la Libération, en août de la même année. Au début de 1944 toute la région pullulait de mouchards et les forces d’Occupation traquaient les Juifs cachés, procédant à des recherches systématiques. Ce n’est qu’après la Libération que les Edmond prirent coonscience de l’étendue du risque qu’ils avaient pris.

Le 12 avril 1994, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Antoinette Edmond-Wagner et à son fils Marcel Henri le titre de Juste parmi les Nations. 

Cérémonie

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21 février 2016 09:18:59