Jeanne Thévenet et son frère Marcel exploitaient la ferme de leurs parents, Marguerite et Pierre, à Collet (Loire). En avril 1944, à la demande de l’ »Aide aux mères » de Saint-Etienne, dont les responsables Juliette Vidal (q.v.) et Marinette Guy (q.v.) coopéraient étroitement avec le mouvement scout juif EIF, Marguerite et Pierre Thévenet acceptèrent d’héberger Jacques Bloch. Agé de 13 ans, il était le quatrième des 10 enfants d’une famille juive réfugiée de Strasbourg. Jeanne, qui avait alors 20 ans, se chargea de veiller à la sécurité et au bien-être du jeune adolescent. Après une brève et habile mise au courant, elle fit de lui le berger de la ferme. Le dimanche, elle se rendait avec lui à l’église. Faisant preuve d’une fraternelle sollicitude, Jeanne avait encouragé le jeune réfugié juif à réciter mentalement les prières juives pendant la durée de la messe. Au cours de l’été, les opérations de détachements militaires allemands et de la Milice devinrent de plus en plus fréquentes dans la région, faisant des victimes parmi les Juifs et les combattants de la Résistance. Les Thévenet bravèrent ces dangers avec un inébramlable sang-froid. Après la Libération, Jacques Bloch resta plusieurs mois encore sous la garde affectueuse de Jeanne, jusqu’au regroupement laborieux des nombreux membres de la famille Bloch.

Le 10 août 1994, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Jeanne Laurent née Thévenet et à ses parents, Marguerite et Pierre Thévenet, le titre de Juste parmi les Nations.

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