Laurent Olivès était le pasteur de la communauté protestante d’Ardailles (Gard). Résistant de la première heure, il mit sur pied un réseau de sauvetage qui comprenait des membres de sa congrégation et de celles d’autres pasteurs du plateau cévenol. Dans le cadre de ses activités, il se chargeait de trouver des foyers d’accueil ou des cachettes pour les réfugiés juifs. Il fournissait de faux-papiers à ses protégés et restait en contact avec eux, prêt à leur venir en aide si c’était nécessaire. Renata Vascoboinic-Villain, juive d’origine roumaine née à Berlin, avait épousé un Français protestant, né lui aussi à Berlin, qui s’était engagé dans la Légion Etrangère. A l’arrivée des Allemands en juin 1940, Renata, qui venait d’avoir un bébé, Alain, s’enfuit vers le sud et s’installa à Montpellier. Lorsque les arrestations massives de Juifs commencèrent en août 1942, Renata et Alain furent sauvés grâce au pasteur Olivès, qui dirigeait alors la Résistance à Soureilhade. Il les accueillit à son foyer, puis, quand leur présence devint trop dangereuse, les envoya dans une ferme à Talayrac, où mère et fils purent demeurer jusqu’à la Libération. Le pasteur secourut également la famille Simon, qui se cachait à La Peyre de Peyregrosse, en lui fournissant de faux papiers, des conseils et des renseignements essentiels. Le jeune Symcha Szafran, seul survivant de toute sa famille qui s’était enfuie de Belgique mais avait été arrêtée à Nîmes, connaissait Laurent Olivès, et par son entremise il trouva refuge auprès de plusieurs familles de paysans du Gard. Laurent et Suzanne Olivès, qui risquaient leur vie en aidant les Juifs, agissaient uniquement par conviction religieuse.

Le 6 mai 1996, Yad Vashem a décerné au pasteur Laurent Olivès et à sa femme Suzanne, le titre de Juste parmi les Nations.

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