Lorsque la seconde guerre mondiale éclata, les A. vivaient à Paris avec leur petit garçon, Philippe, né en 1938. En juin 1940 le nord de la France fut occupé et M. A. disparut. L’enfant fut remis à ses grands-parents qui habitaient Enghien-les-Bains, au nord de la capitale. Angoissés par le risque d’être arrêtés par la Gestapo, les grands-parents décidèrent de confier Philippe à une famille chrétienne,afin d’assurer sa protection. Ils prirent contact avec un pasteur protestant, qui leur conseilla de s’adresser à son ami le pasteur Emile Dallière, qui venait parfois le dimanche à Enghien prêcher au temple. C’est ainsi qu’au printemps de l’année 1943, l’enfant arriva chez les Dallière à Evreux, dans l’Eure. Chaleureusement accueilli, il dut s’habituer à de nouvelles coutumes et à son nouveau nom : Philippe Marion. Toutefois, l’affection et la bonté du pasteur et de sa femme lui permirent de surmonter la séparation d’avec sa famille et les traditions du judaïsme. Au printemps de l’année 1944, les Alliés bombardèrent Evreux, prélude au débarquement en Normandie. Les dégâts furent considérables et la maison du pasteur fut détruite; par bonheur, les Dallière et le petit Philippe avaient eu le temps de descendre dans l’abri anti-aérien. Le pasteur décida de mettre l’enfant en lieu sûr hors de la ville et le confia à Marie Bailly (q.v.) une amie de la famille qui habitait à Romainville. Philippe vécut chez elle resta jusqu’à ce que sa mère vienne le chercher, après la Libération. Le contact fut perdu pendant de nombreuses années entre le pasteur et l’enfant qui lui devait la vie. Ce n’est qu’en 1986 qu’au cours d’une rencontre émouvante Philippe découvrit comment il avait été sauvé.
Le 14 décembre 1994, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné au pasteur Emile Dallière le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Aucun document