Louise (Lilly) Lafon habitait Paris. Elle était restée très amie avec une camarade d’enfance juive qui, elle, vivait à Asnières (Hauts-de-Seine). Dans la soirée du 2 mars 1944, alors que la capitale était déjà plongée dans l’obscurité, Danièle Kahn, douze ans, la fille de son amie d’Asnières, frappa à la porte. Louise et son mari accueillirent la fillette qui, à peine entrée, s’effondra en larmes. Ils firent de leur mieux pour la réconforter. Elle leur raconta que le matin-même la police était venue à la maison et avait arrêté ses parents, son frère et sa soeur, ainsi qu’un oncle et une tante. Danièle était déjà partie pour l’école. A son retour en fin d’après-midi elle avait trouvé les volets clos et des scellés sur la porte. Des voisins lui avaient raconté ce qui s’était passé, retiré l’étoile jaune de son vêtement, et l’avaient confiée à un coiffeur pour qu’il modifie son apparence – car la police, munie de sa photo, la recherchait certainement. Désemparée, Danièle s’était tournée vers l’amie de sa mère, Louise Lafon. Elle ne connaissait pas son adresse mais savait comment y arriver, et des voisins l’avaient accompagnée. Louise Lafon et son mari décidèrent aussitôt de garder la fillette. Toutefois, l’enfant étant recherchée par la police, ils décidèrent un peu plus tard de lui procurer une cachette moins exposée. Le couple Lafon lui fournit de faux papiers et lui trouvèrent un autre abri grâce à deux amies, Suzanne Pommay (q.v.) et Germaine Lefebre (q.v.) Tous les membres de la famille de Danièle Kahn arrêtés à Asnières le 2 mars 1944 furent internés à Drancy, déportés et assassinés.

Le 11 janvier 1995, Yad Vashem a décerné à Louise Lafon et son mari le titre de Juste parmi les Nations.

 

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