Lorsque la guerre éclata, les Sztern, des Juifs polonais, habitaient à Paris, dans le vingtième arrondissement, avec leur fils et leur fille. M. Sztern était peintre. En mai 1941, son fils fut arrêté et incarcéré au camp de Beaune-la-Rolande d’où, un an plus tard, il fut déporté à Auschwitz. Il ne devait pas en revenir. Les Sztern avaient pour voisin de palier Charles Demoulin, un officier de police. Il fut informé de la rafle de Juifs prévue pour le 16 juillet 1942 au matin. Sa femme Simone et lui ne connaissaient les Sztern que de vue. Pourtant, le 15 juillet, Simone fit entrer chez elle leur fille, Catherine, âgée alors de quinze ans, et, à l’abri des regards indiscrets, lui dit d’aller vite prévenir ses parents de s’enfuir sans délai pour ne pas être arrêtés. Comprenant que les Sztern n’avaient pas où aller, elle leur proposa de se cacher chez elle. C’est ce qu’ils firent pendant près d’une semaine. Le matin de la rafle, la police frappa à la porte des Sztern, trouva les lieux déserts, mit les scellés et s’en fut. Cependant l’appartement des Demoulin était trop petit pour accueillir longtemps trois personnes. De plus, cacher des Juifs au domicile d’un officier de police était particulièrement risqué, car des collègues pouvaient venir lui rendre visite à tout moment. Simone et Charles firent héberger les parents Sztern par un autre voisin, gardant la jeune Catherine chez eux jusqu’à la Libération. Charles Demoulins fut l’un des policiers capturés et exécutés par les Allemands, quatre jours seulement avant la libération de Paris, en août 1944.

Le 2 avril 1995, Yad Vashem a décerné à Charles et Simone Demoulin le titre de Juste des Nations.

Exposition: Désobéir pour sauver

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