Née en 1924, Henriette Pages habitait avec ses parents à Prades (Tarn) à la déclaration de guerre. Son père était maire de la petite localité et la jeune fille l’aidait à titre bénévole, s’occupant notamment de distribuer les cartes d’alimentation et les cartes d’identité. Elle fit la connaissance d’Esther Epsztejn, réfugiée à Prades avec ses parents depuis l’été 1940, qui devint sa grande amie. Esther, qui avait alors vingt ans, avait commencé ses études à l’Ecole dentaire de Lyon mais fut contrainte de les interrompre du fait du numerus clausus frappant les Juifs. A son grand étonnement, elle fut avisée en octobre 1943 qu’elle était admise en seconde année. Malgré le risque énorme qu’elle courait, Henriette établit une fausse carte d’identité à son propre nom pour Esther, qui put ainsi se rendre à Lyon. Elle s’installa dans une pension dont la plupart des clients étaient Juifs. Le 3 février 1944, la Gestapo fit une descente dans l’établissement et emmena tout le monde au quartier-général de Klaus Barbie. La carte d’identité au nom d’Henriette Pages ne suscita aucun soupçon et Esther fut remise en liberté. Les autres locataires juifs de la pension furent déportés et périrent tous exterminés dans les camps.

Le 16 juillet 1997, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Henriette Pages le titre de Juste parmi les Nations. 

Henriette VEAUTE PAGES

Henriette VEAUTE PAGES en 2005

Henriette VEAUTE PAGES en 1945

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