Maurice Grousseau était fermier à Cisse, dans la Vienne. A partir de juin 1941 et pendant plus d’une année, sa femme et lui hébergèrent le jeune Wolf Brafman, dix ans, et sa soeur Hélène, huit ans. Les parents des enfants, qui habitaient Paris, avaient pris contact avec la famille Grousseau par l’intermédiaire de leur oncle, dentiste à Poitiers. Les deux petits juifs s’adaptèrent rapidement à la vie à la campagne. Ils fréquentaient l’école du village, appelaient Maurice et sa femme Tonton et Tata et avaient le sentiment de faire partie de leur famille. Lors des grandes rafles de Juifs, les 16 et 17 juillet 1942, à Paris, leurs parents réussirent à s’enfuir de la ville. En route vers la zone sud, ils arrivèrent en août à la ferme des Grousseau. Maurice Grousseau les aida à franchir la ligne de démarcation située à une trentaine de kilomètres du village. Quelques semaines plus tard, installés à Vaulnaveys le-Haut dans l’Isère, les Brafman voulurent que leurs enfants les rejoignent. Le 19 septembre 1942, Maurice Rousseau conduisit Wolf et Hélène dans un village en zone libre, où les attendait un ami qui escorta les enfants, d’abord en voiture, puis en train, jusqu’à Grenoble. Là, leur père vint les chercher. En hébergeant des enfants juifs, en les aidant, eux et leurs parents à franchir illégalement la ligne de démarcation, Maurice Grousseau prenait de gros risques pour lui et pour sa famille. Il le fit pourtant courageusement et sans demander la moindre rétribution.

Le 27 mars 1996, Yad Vashem a décerné à Maurice Grousseau le titre de Juste parmi les Nations. 

 

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