Albert OLER est né à Paris en octobre 1934 de parents juifs polonais arrivés en France  dans les années trente. Son père, Israël OLER,  arrêté en mai 1941 par la police vichyste, fut incarcéré au camp de Beaune la Rolande. Il se souvient de la visite qu’il lui rendit avec sa mère, le 27 juin 1942, alors que quelques jours plus tard le malheureux allait partir pour Auschwitz où il  mourut deux mois plus tard. . 

A cette époque, Marie-Louise et Adrien BRAS,  vivaient à Argenteuil avec leurs deux grands enfants Yolande et Lucien. Modestes et discrets, ils habitaient la Cité d’Orgemont, un des premiers ensembles de logements sociaux dont Adrien, employé dans une société de distribution de gaz, avait bénéficié. Il régnait dans ce quartier ouvrier où de nombreuses femmes au foyer, prenaient des enfants en nourrice,  une ambiance de solidarité à laquelle la Croix Rouge locale et l’UGIF avaient  fait appel au lendemain de la rafle du Vel d’Hiv, pour héberger des enfants juifs .Plusieurs d’entre eux se souviennent de la rue d’Epinay où ils jouaient avec leurs petits compagnons de détresse. 

Albert OLER faisait partie de la bande. Il  avait 7 ans lorsqu’il fut confié à la famille BRAS, par les œuvres caritatives. Il n’en reste pour preuve qu’un dossier scolaire, attestant qu’il est  entré à l’école du quartier le 26 octobre 1942, car par mesure de sécurité  les responsables de la Croix Rouge, à la veille d’une rafle, avaient détruit tous les documents compromettants.          .

Ses souvenirs les plus fidèles datent de son séjour dans  sa famille d’accueil qui l’entoura de chaleur d’amour et de tendresse jusqu’à son départ en 1948 pour les Etats-Unis  où l’attendaient des membres de sa famille. Il fit sa vie auprès d’eux, devint médecin et vit aujourd’hui en Floride  Malgré l’éloignement, il n’a jamais perdu le contact avec ses sauveurs et  aujourd’hui encore, malgré la disparition de  Marie-Louise et d’Adrien, il ne manque jamais  une occasion de manifester son attachement et son affection à leurs enfants..

Dans le témoignage qu’Albert a adressé à Yad Vashem pour demander l’attribution de la Médaille des Justes à ceux qu’il appelait affectueusement « Tata et Tonton », il a écrit :

 « Je me souviens du jour, où les allemands sont venus perquisitionner la maison. Tata avait placé mon étoile dans une petite boîte  rangée dans un tiroir du vaisselier qu’un soldat s’apprêtait à inspecter lorsqu’il découvrit…. un livre coquin ! Il appela  aussitôt ses collègues pour leur faire partager une lecture que les pillards trouvèrent si passionnante qu’ils repartirent en oubliant d’achever leurs recherches. Nous l’avions tous échappée belle !  C’est certes en partie  à ce hasard providentiel que nous le devons  mais quant à moi, c’est avant tout aux qualités de cœur et au courage de cette  femme et de cet homme qui risquèrent au péril de leurs propres vies de résister à l’injustice et à la barbarie nazie en s’engageant dans la Résistance, en fabricant des faux papiers et en cachant un enfant juif, que je suis de ce monde. »

Le 23 Février 2012, Yad Vashem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Adrien Bras et son épouse Marie-Louise.

Marie Louise et Adrien BRAS

Marie Louise et Adrien BRAS

Albert OLER au mariage de Yolande et Jean CHARPENTIER

Marie Louise avec Albert

Albert avec Annie CHARPENTIER

Documents annexes

Discours du représentant de l'ambassade d'IsraëlDiscours du représentant de l'ambassade d'Israël
15 juillet 2013 16:41:56
Invitation  cérémonie BrasInvitation cérémonie Bras
15 juillet 2013 16:41:20
Discours de Philippe Doucet  Député-Maire d’Argenteuil,  président de l’Agglomération Argenteuil-BezonsDiscours de Philippe Doucet Député-Maire d’Argenteuil, président de l’Agglomération Argenteuil-Bezons
13 juillet 2013 13:50:02