L’histoire

En 1940, Emile Planckaert, aumonier militaire, avait été fait prisonnier par les Allemands. Il réussit à s’échapper un an plus tard et rentra à Paris. A partir de 1942, le religieux se consacra aux malheureux emprisonnés dans la capitale pour leur opposition au régime. Il leur rendait visite et leur apportait un peu de réconfort spirituel. Découvrant que la caserne des Tournelles avait été transformée en prison et qu’elle renfermait des gens dont le seul crime était d’être juifs, il demanda l’autorisation de leur rendre visite également. Les autorités de la prison commencèrent par refuser mais finirent par céder devant son insistance. Le père Emile fut profondément choqué par les conditions déplorables dans lesquelles vivaient les prisonniers et ne ménagea pas ses efforts pour convaincre ses supérieurs de faire quelque chose pour eux. Lors d’une de ses visites aux Tournelles, le père Emile rencontra Odette Daltroff. Peu après, la jeune femme fut envoyée au camp de Drancy où se trouvait déjà sa mère. Grâce à M. Baticle, le fiancé d’Odette, les deux femmes furent remises en liberté. Mais de retour à Paris, elles apprirent que les Allemands les recherchaient. Odette fit appel au père Planckaert, qui, non seulement leur fournit de faux papiers mais encore les fit admettre au couvent des soeurs de Saint Régis. Mme Daltroff y vécut jusqu’à la fin de l’Occupation; Odette, trop jeune et donc trop « visible » parmi ces religieuses pour la plupart âgées, dût chercher une autre solution. Là encore, le père Emile lui vint en aide et lui trouva d’autres cachettes; elle put tenir bon jusqu’à la Libération grâce aux cartes d’alimentation qu’il lui procurait. Les Daltroff ne furent pas les seules personnes à bénéficier de son assistance. Il fournit de faux papiers d’identité à nombre de Juifs. Chaque dimanche, le père Emile Planckaert s’élevait vigoureusement en chaire contre les persécutions infligées aux Juifs. En 1943, le père Planckaert joignit ses efforts à ceux du père Théomir Devaux (q.v.) de l’ordre de Notre Dame de Sion, et contribua à sauver un grand nombre d’enfants juifs, dont les parents avaient été arrêtés, en les plaçant dans des familles chrétiennes prêtes à les accueillir et les cacher.

Le 16 avril 1972, Yad Vashem a décerné au père Emile Joseph Marie Planckaert le titre de Juste parmi les Nations. 

Le père Emile PLANCKAERT plante un arbre dans l'allée des Justes en 1973

Documents annexes

Aucun document