Pierre et Henriette Ogier vivaient avec leurs deux enfants à Lyon. Sur le conseil d’un prêtre se recommandant du cardinal Gerlier (q.v.), ils embauchèrent en 1943 une adolescente juive de seize ans comme aide-ménagère. Liselotte Boettigheimer avait été expulsée d’Allemagne en été 1940 et internée au camp de Gurs, puis, six mois plus tard, transférée à Rivesaltes. Au début de l’été 1942, Liselotte et cinq autres jeunes juives furent extraites du camp par les soins des Quakers et placées dans un home de l’OSE à Vic-sur-Cère (Cantal). Devant la montée des dangers, les adolescentes furent dispersées en 1943 parmi des familles chrétiennes de Lyon sous l’égide du cardinal Gerlier. Les responsables de l’OSE munirent Liselotte de faux papiers d’identité au nom de Lucienne Berger, originaire de Colmar en Alsace – afin d’expliquer son fort accent allemand. Elle travailla chez les Ogier jusqu’à la Libération. Ses patrons savaient qu’elle était juive mais la traitèrent avec respect et compassion. Elle eut la chance de retrouver ses parents après la guerre et partit avec eux vivre en Afrique du sud. En 1994 elle revint en France et sa rencontre avec le docteur Maurice Ogier, le fils de ses sauveurs, fut un moment d’intense émotion.

Le 13 mars 1997, Yad Vashem a décerné à Pierre et à Henriette Ogier le titre de Juste parmi les Nations.

 

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