Suzanne Fournery
Suzanne Fournery était professeur de mathématiques au Lycée Victor Duruy à Paris. Son père Georges Fournery, aveugle grand mutilé de la guerre 14-18, était professeur au Lycée Louis le Grand. Tous deux faisaient de la Résistance. En avril 1943, Suzanne Fournery se porta volontaire pour aider à cacher deux enfants juifs, Renée Buch, onze ans, et sa soeur Claudine, trois ans, dont le père, arrêté en 1942, avait été déporté à Auschwitz où il périt. En avril 1943, alors que les fillettes se trouvaient chez leur nourrice, leur mère et leur soeur Lucienne furent tuées dans leur appartement à Boulogne lors du bombardement du pont de Sèvres. Selon la loi, les deux orphelines auraient dû être remises à l’Assistance publique. Suzanne, qui savait qu’une telle solution entraînerait probablement l’arrestation et la déportation des deux soeurs parce qu’elles étaient juives, alla les chercher en hâte et les conduisit dans un home du Chesnay, après avoir réussi à convaincre le maire d’assumer les frais de leur entretien. Le 25 mars 1944, la Gestapo arrêta Suzanne Fournery. Déportée à Ravensbruck, elle y fut affectée à l’impitoyable travail dans les mines de sel. Epuisée, à bout de forces, elle fut sauvée au dernier moment par une mission de la Croix-Rouge suédoise qui la fit hospitaliser à Stockholm. Bien soignée, elle eut la chance de se rétablir et de pouvoir rentrer en France où elle retrouva son poste. Plus tard elle fut décorée de la Croix de Guerre; sa citation mentionna son action de sauvetage d’enfants Juifs pendant l’Occupation.

Le 5 novembre 1997, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Suzanne Fournery le titre de Juste parmi les Nations. 

Documents annexes

Aucun document