En 1940, Denis et Louise Arsène habitaient à Beauvilliers (Eure) avec leurs enfants Sylvain et Jacqueline âgés de douze et dix ans. Denis était ouvrier agricole et sa femme Louise faisait des ménages. Durant l’été 1942, M. Thomas, un ami de Paris, vint les voir, portant dans ses bras un enfant de deux ans, Marcel Kerszner. Ses parents, des Juifs de Pologne réfugiés à Paris, avaient tout juste eu le temps de s’enfuir avec lui le jour de la grande rafle du 16 juillet, une voisine, femme de policier, les ayant averti qu’une vague d’arrestation était imminente. Le couple erra de cachette en cachette avec le bébé. A la vue de policiers contrôlant les passants, les Kerszner se précipitèrent dans une porte cochère et se réfugièrent dans la cage d’escalier. Les Thomas, qui habitaient l’immeuble, les prirent en pitié et les hébergèrent pendant quelques heures, bien que ne les ayant jamais vus auparavant. M. Thomas offrit de contacter ses amis les Arsène pour leur demander de recueillir le petit garçon. Denis et Louise s’occupèrent de l’enfant avec chaleur et gentillesse. Comme ils prenaient souvent des enfants en nourrice en plus de leurs propres enfants Sylvain et Jacqueline, l’arrivée de Marcel n’attira pas l’attention. « Mes parents n’avaient guère de moyens mais un cœur immense », écrivit Jacqueline après la guerre. Pour sa part, Marcel déclara « Je les appelais Papa et Maman Denis. C’étaient des gens formidables, très simples, de condition modeste, mais un cœur grand comme ça. » Les Arsène s’attachèrent au garçonnet qui resta chez eux jusqu’à la fin de l’Occupation. Après la guerre, ses parents continuèrent à le leur confier durant les vacances et pendant de longues années Sylvain et Jacqueline virent en lui leur petit frère.

Le 26 mars 1998, Yad Vashem a décerné à Denis et Louise Arsène le titre de Juste des Nations.

Le témoignage

En 1940, Denis et Louise habitaient à Beauvilliers avec leurs enfants, Sylvain et Jacqueline âgés de 12 et 10 ans. Durant l’été 42, M. Thomas, un ami, arrive avec un enfant de 2 ans dans les bras. Ses parents, des juifs de Pologne réfugiés à Paris, avaient eu juste le temps de s’enfuir avant la grande rafle du 16 juillet, une voisine, femme de policier, les ayant avertis qu’une vague d’arrestations était imminente. M. & Mme Thomas les hébergèrent quelques heures sans les connaître. M. Thomas leur proposa de contacter ses amis, les Arsène, pour leur demander de recueillir le petit garçon. Comme ils prenaient des enfants en nourrice en plus de leurs propres enfants, l’arrivée du jeune Marcel n’attira pas l’attention. Les Arsene s’attachèrent au petit garçonnet qui resta chez eux jusqu’à la fin de la guerre.

 

Denis et Louise ARSENE pendant les vacances bien après la guerre

Marcel KERSZER au centre avec des petits parisiens gardés par les ARSENE

Documents annexes

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