Père Jean Renou
Le père Renou avait été missionnaire en Extrême-Orient. Pendant l’Occupation, il vécut dans une propriété située près de Dormans (Marne). C’est dans ce village qu’étaient venus se réfugier les Lévy, des Juifs d’Epernay. En novembre 1942, des gendarmes français vinrent arrêter la grand-mère, qui était veuve. Internée à Drancy, elle fut déportée à Auschwitz dont elle ne revint pas. Le 4 janvier 1944, des voisins des Lévy, qui sympathisaient avec la Résistance, vinrent les avertir que tous les Juifs du département allaient être arrêtés. La famille quitta précipitamment le village. Quand les Allemands trouvèrent leur maison vide, ils déclenchèrent une chasse à l’homme. M. Lévy demanda alors l’aide du père Renou, qui accepta de placer les deux enfants du couple, des fillettes, dans des abris sûrs. Les parents, eux, réussirent à franchir la ligne de démarcation, qui existait toujours bien que toute la France fut désormais occupée, pour se réfugier au sud où ils pensaient être plus en sécurité. Le père Renou prit le train pour Paris avec les deux soeurs, âgées de 13 et 9 ans. Pendant quinze jours, elles passèrent d’une famille à une autre. Le prêtre finit par leur trouver une place dans une institution pour enfants juifs à Izieu (Ain). Le jour où il devait prendre le train pour les accompagner, la R.A.F bombarda la gare de Lyon, la mettant hors service pour plusieurs jours. Compte tenu de cette situation, le père Renou confia les deux petites à l’orphelinat des soeurs de Saint-Vincent de Paul à Paris. Après quoi il dut lui-même se cacher, car il avait été dénoncé pour son aide aux deux enfants juives. Il ne retourna donc pas à Dormans mais continua à veiller au bien être des deux soeurs. Les religieuses leur racontèrent que leurs parents avaient été tués et qu’elles devaient se faire baptiser. Mais le prêtre vint rassurer les enfants, leur affirma que leurs parents étaient sains et saufs et qu’il n’était pas question de baptême. La famille Lévy se retrouva au complet après la Libération. Nicole Lévy, l’une des deux filles, resta fidèlement en relations avec le père Jean Renou, qui l’avait sauvée elle et sa petite soeur, jusqu’à sa mort en 1977.

Le 22 octobre 1998, Yad Vashem a décerné au père Jean Renou le titre de Juste parmi les Nations. 

Documents annexes

Histoire de la personne sauvéeHistoire de la personne sauvée
13 juin 2015 17:54:59