Henri et Suzanne Martineau vivaient avec leurs trois enfants dans leur ferme de Saint-Jean-de-la Motte (Sarthe). Dans le courant de l’année 1943, ils recueillirent deux enfants juifs, Wolf Sokolowski, treize ans, et Hélène, sa petite soeur, trois ans. Leur père avait été arrêté en décembre 1942 alors qu’il tentait de franchir la ligne de démarcation pour se réfugier dans le sud de la France. Leur mère avait également trouvé asile à Saint-Jean-de-la-Motte avec ses deux plus jeunes enfants, encore bébés. Wolf évitait d’être vu dans le village, et n’allait la voir qu’après la tombée de la nuit. Il devint un grand ami du fils des Martineau, Robert. Wolf et Hélène étaient traités comme des membres de la famille. Les Martineau donnèrent aussi refuge en 1943 à Charles et Fanny Kraus et à leurs trois enfants. Ils les installèrent dans une baraque isolée au milieu d’un champ leur appartenant et les ravitaillèrent. Par précaution, ils n’en dirent pas un mot à Wolf et à sa soeur, bien que les familles Kraus et Sokolowski aient été amies de très longue date. Le maire du village, M. Coubard, savait que des réfugiés juifs se cachaient chez les Martineau et encouragea leur action de sauvetage. Le jeune Wolf devint un familier du foyer Coubard. En 1944, à la suite d’une dénonciation, Mme Sokolowski fut arrêtée avec ses deux jeunes enfants. Le maire l’avait pourtant prévenue, mais la jeune femme désemparée n’avait pu fuir à temps. Internée à Drancy, elle fut déportée avec les deux petits. Tous trois ont péri dans les camps. Après la Libération, Wolf et Hélène Sokolowski vécurent pendant quelques années chez les Kraus avant d’émigrer en Israël. Les liens d’amitié entre Wolf et Robert Martineau ne se relâchèrent pas pour autant.

Le 6 décembre 1998, Yad Vashem a décerné à Henri et Suzanne Martineau le titre de Juste parmi les Nations.

Henri et Suzanne MARTINEAU

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