Catherine Lave, veuve et mère de quatre filles, avait une briquetterie sise rue des Immeubles Industriels à Paris dans le 11ème arrondissement, où habitaient beaucoup de juifs originaires d’Europe orientale. Le 15 juillet 1942, le bruit se répandit que des arrestations massives de Juifs étaient prévues pour le lendemain à l’aube. Catherine donna asile à plusieurs Juifs dans l’appartement où elle vivait avec Odette, sa plus jeune fille, âgée de dix-sept ans. Tout le monde était persuadé que seuls les hommes seraient arrêtés, comme cela avait été le cas dans le passé; aussi Catherine hébergea-t-elle Hillel Frydman (voisin de son atelier), son beau-frère Joseph Peltin et ses neveux. Marcel et Simon Rajman. Le lendemain, lorsqu’il devint évident que la police arrêtait des familles entières à Paris et dans ses environs, Catherine cacha aussi les épouses et les filles des hommes qu’elle habritait. Faute de place, elle logea certaines dans son atelier. Après la rafle, quelques uns des réfugiés rentrèrent chez eux, d’autres allèrent se cacher ailleurs, tandis que certains ralliaient le « 2ème détachement », une unité juive des FTP-MOI opérant sous les auspices du parti communiste clandestin. Marcel Rajman, 18 ans, et son frère Simon, 15 ans, furent capturés. Simon fut déporté à Buchenwald, mais survécut. Marcel et 22 autres résistants, pour la plupart juifs, appartenant au groupe dit « Manouchian » du nom du poéte arménien accusé d’en être le chef, tragiques héros d’un procès à grand spectacle, furent tous condamnés à la peine capitale et exécutés le 23 février 1944. Tentant de les présenter comme des « criminels étrangers », les Allemands avaient couvert Paris de la fameuse « Affiche rouge » portant la photo et le nom de dix des accusés avec mention de leur lieu de naissance. Catherine Lave resta en contact avec les familles juives qu’elle avait protégées en juillet 1942. En novembre de la même année, accompagnée de sa fille Odette, elle escorta Suzanne Frydman, ses deux filles et ses deux nièces jusqu’à un village proche de Troyes (Aube) où une parente les accueillit et les hébergea jusqu’à la Libération.

Le 11 novembre 1998, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Catherine Lave le titre de Juste parmi les Nations. 

 

Documents annexes

Hommage du petit fils de LAVE CatherineHommage du petit fils de LAVE Catherine
18 août 2016 09:58:48