Eugène et Louise Fedou et Henri et Jeanne Vallat, qui leur étaient apparentés, étaient cultivateurs à Arthes (Tarn). Eugène et Louise avaient pour voisins une famille juive de réfugiés. En août 1942, ces voisins avaient été arrêtés après avoir reçu la visite de la gendarmerie accompagnée du secrétaire de mairie. Nul ne sut quel fut leur destin. Eugène avait été témoin de l’arrestation et avait vu les malheureux arrachés à leur foyer et embarqués par la gendarmerie. Il s’était alors juré de faire tout son possible pour éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise. En novembre de la même année, M. et Mme Kapp, des réfugiés juifs allemands, arrivèrent à Arthes avec leur fillette de six ans, Ruth. Après des mois d’errance, ils espéraient y trouver refuge. Les Fedou mirent à leur disposition une pièce dans leur propre appartement. Benno Kapp trouva du travail dans une coutellerie et sa fille fréquenta l’école communale. Quelques mois plus tard, un employé municipal se présenta chez les réfugiés et menaça de les dénoncer. Mais Benno sentit que l’homme était cupide et lui versa chaque mois une petite somme d’argent pour acheter son silence. Le hasard voulut que cet employé corrompu fut arrêté et se suicida. Néanmoins, en novembre 1943 les Kapp arrivèrent à la conclusion qu’il serait sage de mettre la petite Ruth en sûreté. Ils la placèrent dans une institution catholique, à Sorèze, où elle demeura jusqu’à la Libération. Entretemps, Eugène Fedou apprit que la milice s’apprêtait à faire une descente dans le village pour y arrêter tous les Juifs. Il se précipita à l’usine et prévint Benno Kapp de ne pas rentrer chez lui mais de se rendre chez les Vallat, où sa femme était déjà cachée. Dès lors, les Fedou et leurs deux filles allèrent, à chaque apparition de la milice, se réfugier avec les Kapp dans la cave des Vallat, jusqu’à ce que le danger soit passé. Après la guerre, Ruth Kapp émigra aux Etats-Unis et rédigea un manuel scolaire sur la Shoah, basé sur l’histoire du sauvetage de toute sa famille en France.

Le 31 décembre 1998, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Eugène et à Louise Fedou ainsi qu’à Henri et Jeanne Vallat le titre de Juste parmi les Nations. 

Ruth Hartz et les ayants droits Lucette Cormary et Andrée Delsol

Remise de la médaille

Ruth Hartz et les ayants droits Lucette Cormary et Andrée Delsol

Remise de la médaille

Documents annexes

Article de presse - Tarn Info du 13/01/2000Article de presse – Tarn Info du 13/01/2000
4 février 2018 09:10:38
Article de presse - La Croix du Midi du 20/01/2000Article de presse – La Croix du Midi du 20/01/2000
4 février 2018 09:10:01