Andrée Levallois était professeur de piano. Elle habitait avec ses parents à Paris. Ils étaient tous les trois des membres actifs d’un réseau de la Résistance. En plus d’enseigner la musique dans une école, Andrée Levallois donnait des cours privés. Une de ses élèves était Mathilde Sciaky, la fille de Juifs qui avaient émigré de Salonique en France.

Le 5 novembre 1942, la police de Paris arrêta des Juifs de Grèce dont les adultes de la famille Sciaky. Mathilde qui avait alors onze ans et deux cousins, âgés de treize et trois ans n’avaient pas été arrêtés et étaient restés dans l’appartement. Après plusieurs heures d’attente, un membre de la famille vint s’occuper des enfants. Quelques jours plus tard, quand Andrée Levallois apprit ce qui s’était passé, elle fut convaincue qu’il fallait que les enfants s’enfuient immédiatement et elle proposa d’héberger Mathilde chez elle. Ses parents approuvèrent la décision de leur fille. La fillette juive s’installa chez les Levallois et fut inscrite dans une école proche sous le nom de Mathilde Levallois. Andrée Levallois s’occupait de Mathilde avec amour et pourvoyait à tous ses besoins.

Le 9 juin 1944, la milice française envahit l’immeuble où habitaient les Levallois avec l’intention d’arrêter toute la famille. Lorsque cet événement se produisit, Mathilde rentrait de l’école. Quand elle arriva devant l’immeuble, un homme armé posté là commença à l’interroger. C’est à cet instant précis qu’Andrée Levallois ouvrit la porte et s’écria : « Il n’y a pas de cours de piano aujourd’hui : dis-là à Monique ». Le soldat laissa partir Mathilde qui se rendit rapidement chez Monique, une autre élève d’Andrée. Andrée Levallois et ses parents furent internés à la prison de Fresnes. C’est là que son père mourut. Sa mère fut relâchée et Andrée fut déportée à Ravensbrück.

Des membres de la famille de Mathilde et les parents de Monique prirent en charge l’adolescente jusqu’à la Libération.

Après la guerre, Andrée Levallois revint en France. Mathilde émigra aux Etats-Unis, s’y installa, fonda une famille et resta en contact régulier avec sa sauveuse.

Le 31 décembre 1998, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Andrée Levallois.

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