A la tête d’une société coopérative de miroiterie, Elie Armengaud vivait à Toulouse avec son épouse Anna et leurs six enfants. Sur la recommandation d’un ami, il embaucha en 1940, après la débâcle, un comptable, Jacques Greilsammer, démobilisé depuis peu à Toulouse et résolu à ne pas rejoindre son domicile à Paris, occupée par les Allemands. Sa femme et sa fille Jocelyne, 9 ans, ainsi que d’autres parents restèrent cependant à Paris. En février 1944, la belle-mère de Jacques fut arrêtée et déportée à l’Est. C’est alors qu’Elie Armengaud, membre d’un réseau de la Résistance, dépêcha à Paris son contremaître, qui amena à Toulouse l’épouse et la fille de Jacques Greilsammer, après leur avoir fait franchir la ligne de démarcation. Anna Armengaud et ses enfants quittèrent Toulouse pour s’installer dans une résidence secondaire. Elie, au mépris du danger que cela lui faisait courir, hébergea à son domicile son employé juif, son épouse et sa fille. Il leur donna asile jusqu’à la libération de Toulouse, en refusant qu’ils lui paient le moindre loyer. Il se révéla qu’il avait également assuré un abri à plusieurs jeunes gens juifs dans les locaux de la miroiterie. Une solide et durable amitié se noua entre les familles Armengaud et Greilsammer.

Le 30 mai 1999, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Elie Armengaud.

 

Le témoignage

Jacques Greisalmmer, juif alsacien, demeurait à Paris avec sa femme Marcelle, née Bénédic, la mère de celle-ci originaire de Metz et sa fille Jocelyne. Mobilisé en 1940, il trouva un emploi dans la comptabilité après sa démobilisation chez Elie Armengaud, miroitier à Toulouse 6, rue Kléber.
Après l’arrestation de sa mère qui fut déportée, Madame Greisalmmer, restée à Paris, téléphona à son mari à Toulouse. Prévenu du danger, Elie Armengaud envoya aussitôt son contremaître la chercher ainsi que sa fille Jocelyne pour leur faire passer la ligne de démarcation. Elie Armengaud se sépara alors de sa femme et de ses six enfants, qu’il envoya dans une résidence secondaire et accueillit la famille Greisalmmer dans son appartement à Toulouse, où les trois personnes demeurèrent jusqu’à la Libération. Il refusa toujours de percevoir un centime pour le loyer. Il était tout à fait conscient des risques qu’il prenait, car des amis étaient venus lui dire que les Allemands fusillaient ceux qui cachaient des juifs ; ce à quoi il donnait cette réponse :  » Eh bien tant pis ! Ils me fusilleront « .

Documents annexes

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