En 1943, Jeanne Talon est ouvrière dans un atelier de tricotage à Paris. Elle a cinq enfants. Cette année-là elle recueille quatre jeunes filles dont les parents viennent d’être arrêtées par la Gestapo et envoyés en déportation : les deux sœurs Allatini, Donatella et « Titon », puis leurs cousines Violaine et Laurence Reinach. Les adolescentes ont échappé à une rafle grâce à une tierce personne, Raymonde Grumbach qui les a extraites in extremis de leur lycée parisien.
Recherchée à son tour par les nazis, Jeanne Talon est bientôt contrainte de fuir Paris. Flanquée de ses neuf enfants, elle se réfugie dans un village du Calvados, Basseneville. Elle participait à un réseau de ravitaillement pour les réfractaires du STO et envoyait des colis à des familles juives emprisonnées.
Les sœurs Reinach portent un faux nom. Pour donner le change, tous les enfants allaient à l’école et au catéchisme. La famille au grand complet allait à la messe le dimanche. A la maison, le mot « juif » est banni pour raison de sécurité. La famille Talon reste en Normandie jusqu’au débarquement le 6 juin 1944 qui se déroule quasiment sous ses yeux.
Quelques jours après, la famille Talon est contrainte à un nouvel exode, de centre d’accueil en centre d’accueil. La famille séjourne durant l’été 1944 dans l’Eure. En août, les sœurs Reinach, rentrées chez elles, assistent à la Libération de Paris. Elles ont l’immense chance de retrouver leurs parents qui ont survécu. En revanche, les parents Allatini sont morts à Auschwitz.
Le 3 mai 1999, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Jeanne Talon.
Documents annexes
Article de presse 2 février 2014 08:15:59 | |
Article de presse 2 février 2014 08:14:40 | |
Article de presse – Le dauphiné libéré du 30/11/1999 2 février 2014 08:14:37 | |
Invitation cérémonie Talon 2 février 2014 08:13:19 |