René Girard, Receveur central de l’Enregistrement et des Domaines à Grasse (Alpes-Maritimes) et son épouse Olga, institutrice, étaient liés d’amitié avec le couple Charles et Malvina Brody, tous deux juifs, médecins et propriétaires de la clinique « Hélias » dans cette ville. En août 1942, René Girard fut muté à Nice. Un an plus tard, après l’invasion de la zone italienne par les troupes allemandes, il vit arriver dans son bureau Malvina Brody. Traqués par la Gestapo, les époux Brody avaient fui Grasse et erraient à la recherche d’un abri sûr. Les Girard prirent sur-le-champ la décision de cacher leurs amis juifs à leur propre domicile à Nice. Olga réussit à leur procurer de faux titres d’identité et d’alimentation. Sa fille Raymonde, 20 ans, se rendait dans un quartier où aucun commerçant ne la connaissait, pour leur acheter de la nourriture. De la sorte, personne ne se doutait de leur présence, d’autant qu’ils ne quittaient pas l’appartement. Mais en juin 1944, la Gestapo passa au peigne fin l’immeuble contigu à celui des Girard. Charles Brody décida alors de ne pas mettre plus longtemps en danger ses amis. Affublé d’une barbe et revêtu d’un bleu de travail, il se mit en route vers Cannes à bicyclette, accompagné de Raymonde Girard, elle aussi à bicyclette. Au contrôle du pont du Var, elle engagea la conversation avec les agents en faction, tandis que le médecin juif déguisé continuait son chemin sans encombre. A Cannes l’attendait Henri Girard, un frère de Raymonde, afin de l’escorter jusqu’à sa nouvelle planque à Valbonne. Quant à Malvina Brody, elle demeura cachée chez les Girard jusqu’à la Libération.

Le 24 mai 1999, Yad Vashem a décerné à René et Olga Girard le titre de Juste parmi les Nations.

 

René et Olga (debout  au centre) GIRARD

janvier 1946 à Nice de g à d Charles Brody,Maria Olga et René Girard assis max Girard

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