Cheminot retraité, Emile Puget et Valentine son épouse vivaient à Antibes (Alpes-Maritimes). A l’épicerie où elle s’approvisionnait quotidiennement, Mme Puget rencontrait souvent une autre cliente, Henriette Slisonsky et finit par sympathiser avec elle. Cette dernière et son mari Robert exploitaient un commerce à Antibes. Juifs, les Slisonsky étaient angoissés par les menaces qui pesaient sur eux, tout particulièrement à partir de l’été 1942. Valentine Puget les encouragea à faire appel à son aide en cas de nécessité. Après la guerre, Henriette Slisonsky a expliqué dans son témoignage que, « Mme Puget, catholique pratiquante, considérait que c’était son devoir d’arracher des Juifs à la Gestapo, étant donné que la Sainte Vierge, qu’elle vénérait, était elle aussi d’origine juive ». La première fois qu’Henriette et son mari se présentèrent chez les Puget, il faisait nuit. Sans demander la moindre explication, « elle nous a simplement dit : Entrez mes enfants, ici c’est la maison du Bon Dieu, il ne vous arrivera rien ». En octobre 1943, la propriétaire d’un café fit avertir les Slisonsky d’un grave danger. Elle avait entendu deux miliciens accoudés à son comptoir parler de l’arrestation de ces commerçants juifs au cours de la nuit à venir. Emile et Valentine Puget les abritèrent et les cachèrent dans leur fuite. Leur protectrice s’employa à vendre le mobilier et le stock commercial des Slisonsky avant que des pillards ne s’en emparent. Quelques jours plus tard, d’aigres remarques de voisins donnèrent aux Puget le sentiment que le secret concernant les Juifs cachés sous leur toit était éventé. Traqués une fois de plus, les Slisonsky gagnèrent un autre abri (voir Guillemot, Jacqueline).

Le 30 août 1999, Yad Vashem a décerné à Emile et Valentine Puget le titre de Juste parmi les Nations.

Le témoignage

Emile Puget, un ouvrier retraité des chemins de fer français, habitait à Antibes dans les Alpes-Maritimes avec sa femme Valentine. En faisant ses courses dans l’épicerie locale, Valentine rencontrait souvent Henriette Slisonsky, une cliente habituée, et elles devinrent amies.

Henriette et son mari tenait un magasin à Antibes. Etant Juifs, ils étaient très préoccupés par les dangers auxquels ils devaient faire face, notamment pendant l’été 1942. Valentine Puget l’assura qu’elle pouvait compter sur son aide à tout moment si nécessaire.

Dans le témoignage qu’elle fit après-guerre, Henriette écrivit : « Fervents Catholiques Madame Puget considérait qu’il était de son devoir de sauver des Juifs de la Gestapo, car la Sainte Vierge qu’elle révérait tant était elle-même juive». La première fois que les Slisonsky se rendirent chez les Puget, c’était la nuit, sans poser de questions, « Elle dit simplement, entrez, les enfants, dans la maison du Bon Dieu, rien ne vous arrivera ici ».

En octobre 1943, une femme qui tenait un café alerta le couple juif : elle avait entendu deux miliciens discuter dans son bar au sujet de leur arrestation prévue la nuit d’après. Emile et Valentine Puget hébergeaient et cachaient ces fugitifs. Valentine fit de son mieux pour vendre les meubles et les stocks dans leur magasin avant qu’ils soient pillés. Quelques jours après, les Puget comprirent de réflexions faites par les voisins que la présence des Slisonky avait été découverte. Ils aidèrent les Slisonsky à aller dans la famille Guillemot.

Documents annexes

Article de presse - Nice Matin du 29/02/2000Article de presse – Nice Matin du 29/02/2000
19 janvier 2019 12:59:35