Emile HERPE
 

Georgette HERPE

Le collège de garçons de Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) et son internat était dirigé par Emile Herpe. Son épouse Georgette en était l’économe. En juillet 1940, une famille juive réfugiée d’Arlon (Belgique) loua une petite maison située en face du collège. Le père, Léon Lévy, trouva un emploi d’ouvrier agricole. Une douzaine d’autres familles juives avaient également trouvé refuge dans la localité. Des liens de bon voisinage, puis d’amitié se nouèrent entre les Herpe et les Lévy et en 1942, le cadet des deux enfants, André Lévy, 12 ans, fut admis à l’externat du collège. Vers la fin de 1943, le directeur Emile Herpe, lié à la Résistance, informa Léon Lévy que le maire avait remis aux autorités la liste des Juifs résidant à Sainte-Foy. Alertés par la même voie, les réfugiés juifs prirent diverses précautions. Près de la moitié d’entre eux quittèrent discrètement la bourgade. Les Herpe procurèrent aux Lévy de faux papiers. Des militaires allemands et des miliciens patrouillaient dans les rues et en mars 1944, Emile et Georgette Herpe persuadèrent les Lévy de partir se cacher. Ils mirent gracieusement à la disposition des réfugiés leur maison de campagne dans un coin isolé, à Le Bloy-Bonneville (Dordogne). Les Herpe leur rendaient visite de temps en temps et leur apportaient des produits alimentaires. A la même période, ils admirent à l’internat du collège une dizaine d’adolescents juifs, qu’ils dissimulèrent sous de fausses identités. Le 4 août 1944, une colonne allemande envahit Sainte-Foy. Ses hommes, assistés de miliciens français, arrêtèrent les six Juifs restés sur place et le lendemain les massacrèrent sauvagement dans le bois de Souléiou. Les parents Lévy, André et sa sœur Jacqueline, 17 ans, demeurèrent cachés dans la maison de campagne des Herpe jusqu’à la Libération. La fille des Herpe, Gisèle, qui avait le même âge que Jacqueline Lévy, expliqua plus tard les motivations de ses parents : « Ils agissaient par pure conviction, inspirée pour l’un par la charte de la Déclaration des Droits de l’Homme, et pour l’autre par charité chrétienne. En outre ils étaient soucieux de leur honneur de Français. »

Le 10 août 1999, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Emile et Georgette Herpe le titre de Juste parmi les Nations.

Documents annexes

Article de presse - Sud Ouest du 07/09/2000Article de presse – Sud Ouest du 07/09/2000
25 février 2018 07:47:32