Marie-Thérèse Camps, veuve de condition très modeste, vivait seule dans une petite maison à Codalet (Pyrénées-Orientales). Son mari, agriculteur, était décédé en 1935. Auparavant, le couple avait tragiquement perdu deux de leurs enfants. En 1943, Sebastien, l’unique fils survivant,  fut requis au STO et envoyé en Autriche. Il fut grièvement blessé au cours d’un accident de travail. A cette date, Marie-Thérèse sauva la vie de la famille Mouchabac, des Juifs de nationalité turque réfugiés de Paris à Codalet. Un employé de la SNCF les avait conduits chez elle. Après un long périple, Sabetaï Mouchabac, sa femme Nelly et leur petite fille Renée furent accueillis avec chaleur par Marie-Thérèse qui les hébergea pendant un an et les aida à trouver un passeur pour l’Espagne. Sabetaï partit le premier et laissa derrière lui ses proches. Peu de temps après son départ, le maire collaborationniste de Codalet menaça de dénoncer Nelly et sa fille à la police mais Marie-Thérèse réussit à l’en dissuader. Il exigea toutefois qu’elles quittent le village. Après la mise en demeure du maire, le cheminot résistant qui avait confié les réfugiés à Marie-Thérèse, les dissimula dans une charrette et les emmena à la gare de Prades. Il leur paya les billets de retour à Paris car elles étaient entièrement démunies. En mai 1944, Nelly et Renée réussirent à se faire inclure dans un convoi en partance pour Istanbul sous la protection du Consul de Turquie. Marie-Thérèse leur avait sauvé la vie pendant l’année critique où elles s’étaient trouvées sans couverture diplomatique.           

Le 18 janvier 2001, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie-Thérèse Camps le titre de Juste parmi les Nations.

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