Hélène Oudard
Hélène Oudard était gardienne de l’immeuble du 8 de la rue des Ècoles à Paris (5ième). Madame Oudard et le couple Grunberg, Marguerite et Albert, avaient de tous temps entretenu de bonnes relations de voisinage. Ces derniers géraient un salon de coiffure qui se trouvait au rez-de-chaussée de l’immeuble, alors qu’ils habitaient, avec leurs deux enfants, au no. 14 de la même rue.

Le 24 septembre 1942 au matin, les gendarmes français se présentèrent à la demeure des Grunberg pour les arrêter, parce que juifs. Par ruse, Albert réussit à leur échapper. Marguerite, sa femme, fut arrêtée mais ensuite libérée, ayant prouvé qu’elle n’était pas juive. Les deux enfants avaient réussi à passer en zone libre et vécurent à Chambéry jusqu’à la fin de la guerre.

Ayant échappé aux gendarmes, Albert alla frapper à la loge de Madame Oudard qui le fit monter au 6ième étage de son immeuble et le cacha dans une chambre de bonne.

Par la suite, Hélène Oudard assuma sa fonction d’ange gardien, pendant une période de deux ans, du 24 septembre 1942 jusqu’à la Libération. Elle étendit aussi sa protection au frère d’Albert, Sami, qui peu après vint le rejoindre dans sa cachette. Sami et Albert vécurent deux ans dans cette chambre de bonne de 3m sur 2.50m, sans en sortir. Hélène Oudard et Marguerite se relayaient pour préparer et porter les repas aux deux reclus et s’occuper de leur bien-être. Mais Hélène Oudard eut un rôle décisif car, de par sa fonction de concierge, elle était au courant des perquisitions de la police ou de la Milice. Par précaution, elle avait confectionné une seconde cachette dans un placard du premier étage qui sauva la vie des reclus, lors d’une alerte spécialement périlleuse.

Pendant ses deux années de réclusion, Albert tint un journal où il relatait son quotidien et notait ses observations sur la situation. Ce journal qui comprend plus de 1200 feuillets a été confié aux Archives Nationales. Il rend hommage au dévouement de sa femme Marguerite Grunberg et d’Hèlene Oudard, en particulier, à qui il doit d’avoir survécu à l’occupation.                 

Le 7 février 2000, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Hélène Oudard le titre de Juste parmi les Nations.

 

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