L’histoire

Edouard-Jean et Lucienne Aupetit

Jacob et Sara Obarzanek avaient émigré de Pologne dans les années vingt pour venir s’installer à Paris, où leurs trois enfants étaient nés. Avant la guerre, les deux aînés allaient passer l’été dans une colonie de vacances, à proximité de Paris, tenue par Jeanne et Ernest Pilaudeau (q.v). Jacob Obarzanek fut arrêté à Paris en mai 1941 et ensuite envoyé au camp de Pithiviers, puis déporté à Auschwitz où il fut assassiné. Sara  Obarzanek était elle aussi en grand danger car elle était enregistrée au commissariat comme juive de nationalité polonaise. Après la grande rafle des Juifs de Paris le 16 juillet 1942, Sara et ses enfants furent hébergés pendant près de deux semaines par Edouard-Jean et Lucienne Aupetit, la fille et le gendre des Pilaudeau. Ensuite ces deux familles s’occupèrent d’eux. Les deux plus grands enfants, Isaac et sa sœur, étaient des mineurs ayant la nationalité française. Compte tenu de leur statut, ils purent rester à Paris pendant que les Pilaudeau hébergeaient leur mère et leur petit frère à la campagne. En hiver 1943-44, Isaac, qui venait d’avoir 18 ans se trouva menacé d’être enrôlé de force au service de travail obligatoire. Il alla se réfugier chez les Aupetit. Ces derniers lui trouvèrent une cachette plus sûre et du travail chez des amis qui avaient une ferme. Isaac y resta jusqu’à la Libération. Après la guerre, les Obarzanek restèrent en étroites relations d’amitié avec leurs sauveurs.

Le 30 juin 1974, Yad Vashem a décerné à Edouard Jean et Lucienne Aupetit le titre de Juste parmi les Nations.

Ernest et Jeanne Pilaudeau

Le 16 juillet 1942 – jour de la grande rafle de Juifs à Paris – les policiers français se présentèrent à sept heures du matin au domicile de la famille Obarzanek, dans le 4ème arrondissement. Heureusement, un voisin compatissant avait donné asile à Sara Obarzanek et à ses trois enfants, juste avant leur arrivée. Le chef de famille, Jacob, avait été arrêté en mai 1941, interné à Pithiviers puis, déporté dans un camp où il périt. Les Obarzanek, des Juifs polonais, avaient immigré en France dans le courant des années vingt, pour s’installer à Paris où leurs enfants étaient nés. Ils avaient fait la connaissance de la famille Pilaudeau, qui organisait chaque été une colonie de vacances à Rosny-sous-Bois, en grande banlieue. Isaac et sa soeur, leurs deux aînés, y allaient régulièrement. En juillet 1942, lorsque Jeanne et Ernest Pilaudeau entendirent parler des rafles en cours, ils dépêchèrent leur gendre, Edouard-Jean Aupetit (q.v.), qui habitait Paris, chez les Obarzanek pour les faire venir à Rosny. Les enfants, de nationalité française, étaient moins en danger que leur mère, enregistrée au commissariat en tant que juive polonaise. Aussi les Aupetit se chargèrent-ils des deux grands enfants, Isaac et sa soeur, qu’ils recueillirent chez eux à Paris, tandis que Sara et le plus jeune garçon se réfugiaient chez les Pilaudeau. Sara vivait cependant dans la peur constante d’être dénoncée, aussi Jeanne et Ernest l’envoyaient de temps en temps dans d’autres cachettes. La plupart du temps l’enfant restait chez eux. Les Pilaudeau étaient en permanence sur le qui-vive. Une dénonciation aurait été catastrophique pour eux comme pour leurs protégés. Ils continuèrent pourtant à s’occuper de la famille Obarzanek jusqu’à la Libération, où Sara et ses trois enfants purent enfin retourner ensemble dans leur appartement de Paris. Les rescapés restèrent très attachés à leurs sauveteurs. En 1951 Isaac Obarzanek émigra en Israël. Il continua à correspondre avec Jeanne Pilaudeau, dont le mari était décédé. Dans l’une de ses lettres Jeanne écrivait : « J’ai peur de ne plus te revoir, la vie sépare les gens. Il y a trop de catastrophes et de malheurs sur cette terre. Je te joins une petite fleur de mes plantes grasses. Aujourd’hui je suis avec toi, je te revois…. Alors, mon petit coco, écris-moi dès que tu pourras. A 83 ans et 5 mois, je crois ma vie finie. »

Le 30 juin 1974, Yad Vashem a décerné à Jeanne et Ernest Pilaudeau le titre de Juste parmi les Nations.

Jeanne PILAUDEAU

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