Le sauvetage de la famille Kahn par Hippolyte et Alphonsine Page sort de l’ordinaire. Le couple Page et ses trois enfants, décidèrent en 1942 d’abandonner leur ferme en Haute-Loire, pour déménager dans une propriété plus isolée située à 100 km plus au sud, afin de pouvoir cacher en plus grande sécurité les Kahn et leurs deux enfants. Jean-Pierre et France Kahn ainsi que Marc, 7 ans, et Irène, 5 ans, étaient réfugiés depuis la débâcle, à Montpellier. À cause des difficultés de ravitaillement, en 1941, ils décidèrent de louer une maison à la campagne, au lieu-dit « La Tuilerie », à Fontanes (Haute-Loire). Cette maison était attenante à la ferme exploitée par la famille Page.
Les deux familles se lièrent d’amitié et Alphonsine Page aidait France Kahn à se procurer du ravitaillement. En 1942, au début des déportations des Juifs vers l’Est, les gendarmes de Brioude vinrent prévenir la famille Kahn qu’ils avaient été dénoncés par la factrice et qu’ils allaient être arrêtés dans la nuit. Ils leur conseillèrent d’aller passer la nuit ailleurs. La famille Page leur offrit le gîte et par la suite décida de déménager dans une ferme à l’abandon au hameau de Cronce, à Pinols (Cantal), village natal d’Hippolyte. Les Page chargèrent leurs meubles sur un chariot et se mirent en route vers leur nouvelle destination, accompagnés des vaches et des chiens. Le périple dura plusieurs jours. Après les avoir aidés à obtenir des faux papiers, Hippolyte et Alphonsine firent venir les Kahn, chez eux à Cronce. Comme tous les habitants du village connaissaient Hippolyte, les Kahn, désormais appelés Delorme, furent présentés comme des cousins lointains d’Alphonsine, venus du Midi. Les Page ont ainsi hébergé jusqu’à la fin de la guerre, à leurs risques et périls et sans rémunération, une famille de Juifs en danger. Leurs deux fils aînés, Auguste et Marcel Page, étaient réfractaires du S.T.O. À l’occasion d’une perquisition par une patrouille allemande, à la recherche de maquisards rescapés du Mont Mouchet, M. Kahn et les deux fils aînés de la famille Page rejoignirent le maquis.
Le 7 février 2000, Yad Vashem a discerné à Hippolyte & Alphonsine Page le titre de Juste des Nations.
Documents annexes
Invitation cérémonie Page 29 novembre 2014 15:18:05 |