Raymond et Thérèse Denis vivaient avec leurs deux fils François et Emile, âgés de neuf et six ans dans une ferme isolée à Biesmes, au sud-est de Charleroi en Belgique. Pendant l’hiver 1942-1943, le couple hébergea Minna Szuldman, une petite fille juive âgée de deux ans. Ses parents, Chana et David Szuldman, des Juifs polonais, s’étaient établis à Charleroi. Quand les déportations commencèrent, ils cherchèrent une cache pour leurs enfants. Ils prirent contact grâce à la Résistance avec Monsieur Ranwez, l’instituteur de Biesmes et Monsieur Grandelet, le secrétaire de la ville, qui emmenèrent Minna dans la famille Denis. Minna resta chez eux pendant deux années sans compensation financière car le père avait été par la suite arrêté et déporté à Auschwitz.

Minna fit désormais partie de la famille Denis. Elle appelait Thérèse “Mémé” et considérait les garçons de la famille Denis comme ses frères. Les Denis vivaient dans la peur d’être dénoncés car tout le monde savait tout ce qui se passait dans le village.

Le pire était que des unités de l’armée allemande étaient stationnées à Biesmes et que des soldats venaient souvent dans la ferme pour acheter de la nourriture. C’est pourquoi Minna quittait rarement la maison. Quand elle sortait, c’était uniquement pour jouer près des animaux de la ferme où elle se cachait quand il y avait des soldats dans la ferme.

Pendant les bombardements, toute la famille se réfugia dans la cave. Minna fut choyée par la famille Denis et garda de bons souvenirs de cette période. A la fin de la guerre, sa mère vint la chercher et elle perdit le contact avec ses sauveurs. A la fin des années 1990, après une longue recherche, Minna retrouva Thérèse qui avait 94 ans ainsi que ceux qu’elle considérait comme ses frères et qu’elle n’avait pas revus depuis la guerre.

Le 3 mars 2000, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Raymond Denis et à son épouse Madame Thérèse Denis.

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