Le chanoine Philibert Bublens, archiprêtre de la Basilique Saint François de Sales située au centre de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), a apporté son secours, à ses risques et périls, à de nombreux Juifs pourchassés pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses efforts de sauvetage prirent de l’essor dès le mois d’août 1942 au début des rafles massives de Juifs en vue de leur déportation, et ce jusqu’à la Libération. Des réfugiés juifs qui fuyaient les persécutions se regroupaient à Thonon-les-Bains, dans le but de passer la frontière vers la Suisse. Ils trouvaient refuge sous la voûte de la très ancienne église Saint Hippolyte, attenante à la Basilique. Philibert Bublens a ainsi accueilli, par vagues successives, des groupes de 10 à 20 personnes qui séjournaient dans l’église, le temps de s’assurer les services d’un passeur pour franchir la frontière à pied ou de pêcheurs pour traverser le lac Léman. L’étape de Thonon-les-Bains était un lieu de rendez-vous dont l’existence se transmettait, apparemment, de bouche à oreille. Philibert Bubens a aussi assuré les soins médicaux indispensables à des personnes qu’il cachait, grâce aux services de trois religieuses infirmières de la ville. En particulier, il a sauvé un groupe de réfugiés au cours d’une perquisition. Il conduisit les policiers le long de la visite du presbytère et de l’église de la Basilique, pour qu’ils jugent d’eux-mêmes qu’aucun Juif ne s’y trouvait, évitant les locaux où ceux-ci étaient cachés. Il prétendit que le bâtiment, trop vétuste, était menacé d’effondrement. Le nombre de personnes sauvées par Philibert Bublens s’élève à plus d’une centaine. Au lendemain de la guerre, le Gouvernement français le décora de la Médaille de la Résistance pour son action courageuse.      

Le 28 mai 2000, Yad Vashem a décerné à Philibert Bublens le titre de Juste des Nations. 

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