Simone Zazzeri habitait Nice (Alpes Maritimes) et était gérante de meublés. De ce fait, elle fit la connaissance en 1929 de la famille Acher, des Juifs originaires de Turquie. Les deux familles s’étaient particulièrement liées et Simone devint la « marraine » des deux fils Acher. En 1942, Roger, l’aîné, partit à Tunis pour étudier à l’École Coloniale d’Agriculture, et, de là, il s’engagea dans les forces de la France Libre. Ses parents et son frère Gilbert, 21 ans, restèrent à Nice. Le 8 septembre 1943, Gilbert fut hospitalisé pour soigner une infection. Le lendemain, les forces allemandes envahirent la ville et arrêtèrent ses parents qui périrent en déportation. Le 17 de ce mois, deux policiers vinrent chercher Gilbert sur son lit de malade, pour le remettre aux mains des Allemands. Il réussit à leur échapper et trouva refuge chez Simone Zazzeri. Elle s’empressa de lui trouver les moyens de quitter la ville, devenue un vrai piège pour les Juifs. En 24 heures, par l’intermédiaire d’une amie employée des postes, Simone prit contact avec un grossiste en fruits et en légumes qui devait faire une livraison à Grasse et accepta de le transporter, caché parmi les caisses de marchandises, en pleine nuit et à travers les postes de garde allemands. Là, Gilbert s’adressa à une hôtellière qui lui avait été recommandée et l’hébergea pour la nuit. Ensuite, le pasteur Monod* qui dirigeait un réseau de sauvetage l’orienta vers divers emplois, dont celui de garçon de ferme. Il gagne ensuite un maquis où il combattit jusqu’à la Libération. Pendant cette période, Simone Zazzeri maintint le contact avec Gilbert et lui assura son aide morale et matérielle. Les deux familles restèrent liées jusqu’à ce jour. 

Le 18 avril 2000, Yad Vashem a décerné à Simone Zazzeri le titre de Juste parmi les Nations.

 

Le témoignage

En septembre 1943, lorsque les Allemands remplacent les Italiens dans les six départements alpins, dont les Alpes-Maritimes, qui avaient échappé à l’invasion nazie de la  » zone libre  » en novembre 1942, Simone Zazzeri tient le  » Palais meublé « , juste au-dessus de la papeterie Rontani, à l’angle des rues de l’Hôtel-de-Ville et Alexandre-Mari.

Elle y cache notamment les frères Gilbert et Roger Acher, dont les parents sont déportés à la même époque à Auschwitz, dont ils ne reviendront pas.  » Madame Simone était une patriote, a raconté hier le professeur Roger Acher, ancien titulaire de la chaire de biochimie à Paris VI.

 » Elle a prévenu mon frère de l’arrivée de la Gestapo, alors qu’il était hospitalisé à Pasteur. Et cest sans chaussures qu’il s’est échappé en sautant les grilles. Madame Simone, qui savait ce qui l’attendait si elle était prise, l’a ensuite dirigé vers le maquis. « 

8919-1

Documents annexes

Article de presse -Nice matin du 18/02/2009Article de presse -Nice matin du 18/02/2009
30 décembre 2013 17:42:34