Louis Delage était forgeron et habitait, avec sa femme et ses parents âgés de presque 70 ans, une ferme isolée, « Le Roseau », située à Boisseuil (Haute Vienne). Des citadins, et parmi eux un réfugié juif, M. Bauer, venaient souvent se ravitailler à la ferme. Fuyant l’occupation allemande, le couple Bauer, leur fille Lise, âgée de 10 ans, et son frère de Metz résidaient à Limoges. L’étau se resserrant sur eux avec l’intensification des rafles à l’encontre des Juifs, M. Bauer prit la décision, en avril 1944, de fuir Limoges et demanda asile à la famille Delage. Après une courte consultation familiale avec leurs parents, Antoine et Jeanne Muret, ils acceptèrent d’héberger la famille Bauer, malgré les grands risques qu’ils prenaient, en raison des perquisitions constantes de la Milice et la présence d’une unité de S.S. dans la région. Ceux-ci sévissaient contre ceux qui cachaient des Juifs et des maquisards, en brûlant leurs fermes et leur bétail et en exécutant sur place les hors-la-loi. Leur brutalité a atteint son paroxysme dans la tragédie d’Oradour-sur-Glane, non loin de Boisseuil. Les Bauer furent pourtant logés avec les moyens du bord dans un petit corps de ferme et aidaient aux travaux des champs. En cas de danger, ils étaient sommés de se cacher et de ne pas bouger. Mais le soir, Louis Delage les invita souvent à écouter la B.B.C. Les Delage et les Muret, fervents catholiques, mus par sentiment humanitaire et patriotique ont sauvé ces quatre réfugiés juifs.    

Le 7 novembre 2000, Yad Vashem a décerné à Marguerite et Louis Delage ainsi qu’à leurs parents Jeanne et Antoine Muret le titre de Juste des Nations.

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