Georgette et Francis Remoissenet habitaient à Savigny-sur-Orge (Essonne) avec leurs deux enfants, de 4 et 1 ans. Il était artisan tapissier. Leurs voisins, la famille Rozenblat, qui avaient aussi deux enfants, Bernard, 7 ans, et Jeanne, 5 ans, étaient des amis proches. Un jour d’août 1943, vers 18 heures, des miliciens accompagnés de deux allemands de la Feldgendarmerie firent irruption au domicile des Rozenblat. La mère et ses deux enfants furent informés de l’arrestation du père à son travail et reçurent l’ordre de les suivre. Voyant l’attroupement, Georgette se précipita chez ses voisins et Francis qui rentrait juste du travail vint la rejoindre. Ils comprirent l’urgence de la situation car ils savaient que les Rozenblat étaient Juifs. Quand ils commencèrent à parlementer avec les gendarmes allemands, il s’avéra que ces derniers avaient un ordre d’arrestation pour la mère mais pas pour les enfants. Les Remoissenet demandèrent alors à les héberger au moins pour la nuit. Suite à une consultation téléphonique avec la Kommandantur de Savigny, les gendarmes acceptèrent et repartirent emmenant Mme Rozenblat avec eux. Les Remoissenet profitèrent du sursis pour avertir les grands’parents des enfants. Au petit matin, une tante vint les chercher et les emmena avec elle à Paris alors qu’après leur départ les Allemands revenaient récupérer leur proie. Georgette prétendit que les enfants s’étaient enfuis dans la nuit. Elle fut à son tour embarquée à la Kommandantur et y subit un interrogatoire serré de plusieurs heures. Avec détermination, elle défendit la version de la fuite des enfants. Faute de preuves, elle fut relâchée, ce qui évita une perquisition qui aurait été fatale, car Francis était résistant FFI et cachait des armes dans sa maison. Le couple avait pris d’énormes risques pour sauver les enfants, mais selon Francis : « lorsqu’on a l’instinct de porter secours à des êtres humains, on ne réfléchit pas, cela paraît tellement naturel de sauver son « prochain »… Des liens familiaux lièrent le couple à ses protégès qu’il considéra, après la guerre, comme ses propres enfants.          

Le 5 février 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Soah,  a décerné à Georgette et Francis Remoissenet le titre de Juste parmi les Nations.

 

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