Joseph Labeyrie
Joseph Labeyrie était agriculteur au village d’Orthez (Pyrénées-Atlantiques). Ancien combattant de 1914-1918 et grand invalide de guerre, il avait perdu l’usage de l’œil gauche. Patriote attaché à sa terre béarnaise et fidèle à l’éducation protestante de sa famille, il s’opposa très tôt à l’occupation allemande et mit en pratique le respect de l’étranger professé par la Bible. Le destin voulut que sa maison se trouvât sur la ligne de démarcation, à proximité du poste frontière allemand. Il mit à profit cette situation pour passer du courrier mais surtout pour faire franchir la ligne de démarcation à de nombreuses personnes dont des Juifs en danger, pendant que son épouse conviait les gardes allemands à la table familiale.

Il avait aussi neutralisé le chien de garde des Allemands en l’apprivoisant. Parmi les rescapés, Maurice Matisson, jeune juif de 16 ans à l’époque, avait échappé à l’arrestation de la rafle du Vel’d’Hiv à Paris. Il avait sous sa responsabilité sa petite sœur Cécile, et trois neveux de 10 à 4 ans, que sa grande sœur lui avait envoyés à Paris avant qu’elle se ne soit arrêtée à Bordeaux. Maurice réussit à fuir Paris avec sa jeune escorte et après un long périple arriva à Orthez où on l’adressa à Joseph Labeyrie. Il leur fit passer la ligne de démarcation sans rémunération aucune et à ses risques et périls. De même, les huit membres de la famille Strilrever, des juifs étrangers, qui demeuraient rue de l’Horloge à Orthez et portaient l’étoile jaune purent passer clandestinement en zone sud grâce à Joseph Labeyrie et ses fils. Ces actes de bravoure furent révélés à l’occasion du procès Papon et commémorés par l’attribution du nom de Joseph Labeyrie à une place d’Orthez.       

Le 18 janvier 2001, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Joseph Labeyrie le titre de Juste parmi les Nations.

 

Documents annexes

Article de presse du 24/06/2002Article de presse du 24/06/2002
16 juin 2016 08:57:03