Paul Riboulot travaillait comme bûcheron en été et mineur en hiver. Avec Renée, sa femme, ils exploitaient une petite ferme à Diges (Yonne). L’âiné de leurs 2 fils, Roland, 22 ans, vivait chez ses beaux-parents et Guy, 18 ans, travaillait avec son père. Ils avaient aussi une fille Arlette, 10 ans. Les Riboulot, de moyens très modestes, complétaient leurs revenus en servant de famille d’accueil à Georgette, pupille de l’assistance publique, qu’ils considéraient d’ailleurs comme leur propre fille. Pour les mêmes raisons, ils accueillirent sous leur toit, Richard et Suzanne Hecht, deux enfants juifs que leurs parents voulaient mettre en sécurité alors qu’ils se cachaient à Paris. En avril 1943, Paul se rendit à Paris pour les chercher et les ramena avec lui. Suzanne, 12 ans, fut scolarisée alors que Richard, 15 ans, participait aux travaux de la ferme et ensuite apprit à labourer avec un voisin, M. Gaston, qui avec sa femme et sa fille, 19 ans, le considèraient comme un membre de la famille. Quand les parents des enfants cessèrent de payer leur pension mensuelle, ayant épuisé leurs économies, Paul et Renée continuèrent à les héberger à titre gracieux. Guy fut bientôt requis au STO et prit le maquis. Un peu plus tard, Paul reçut l’ordre de se présenter pour travailler six mois dans une usine en Allemagne, à Essen. Un gendarme vint confirmer l’ordre écrit. Paul se trouva alors devant un cas de conscience difficile, déchiré entre le respect de la loi et l’insoumission. Après une nuit de réflexion, il prit sa décision : il devait partir. Il ne pouvait compromettre son fils Guy qui était réfractaire et en plus mettre en danger la vie des deux enfants juifs qu’il cachait chez lui. En partant, il subissait les conditions du travail en Allemagne qui équivalaient souvent à celles des camps de travaux forcés. L’accueil des deux enfants juifs motivé à l’origine par des considérations économiques s’était transformé en acte de sauvetage au péril de sa propre vie. Après quelques mois de travail, Paul fut d’ailleurs rapatrié pour cause de maladie.                

Le 4 avril 2001, Yad Vashem a décerné à Renée et Paul Riboulot le titre de Juste parmi les Nations.

Documents annexes

Invitation cérémonieInvitation cérémonie
19 janvier 2019 13:10:37
Article de presse - L'yonne républicaine du 20/03/2002Article de presse – L'yonne républicaine du 20/03/2002
8 septembre 2014 08:08:08
Article de presseArticle de presse
8 septembre 2014 08:06:47