Blanche et Clovis Hubert habitaient à Bouzincourt (Somme) où il était ouvrier. Le couple complétait son maigre salaire par les produits de sa ferme et entretenait une vaste maisonnée qui réunissait trois générations: une grande tante, leur fils Jacques, 20 ans, leur fille Madeleine avec son mari et Jean-Claude, le petit-fils. Deux autres enfants dont Paulette, installée à Paris, avaient quitté le foyer familial. Avant la guerre, les Hubert avaient pris en nourrice l’un des enfants de la famille Zajderman, par l’intermédiaire d’une de leurs cousines voisine des Zajderman à Paris. Les liens se maintinrent par la suite par le biais de Paulette. La situation des Juifs devenant de plus en plus difficile, Paulette proposa d’elle-même, en 1941, d’envoyer Albert Zajderman, 3 ans, chez ses parents qui l’accueillirent. En juillet 1942, Charles Zajderman,  le père, fut déporté à Auschwitz où il périt. Blanche et Clovis firent alors venir chez eux la fille Suzanne âgée de 11 ans. Les deux enfants se firent appeler Hubert, et Albert en vint même à oublier son nom d’origine. Pour lui « Mémé Blanche » et « Pépé Clovis » étaient ses vrais grands-parents. Un jour, il contracta un empoisonnement du sang qui risquait de lui coûter la vie. Une hospitalisation étant trop dangereuse, le médecin procéda aux transfusions nécessaires à leur domicile. Jacques fit don de son sang et lui accorda la vie une seconde fois alors que « Mémé Blanche » veilla le malade jusqu’à sa guérison complète. Les deux enfants gardèrent le souvenir de la grande affection des Hubert à leur égard. Après la Libération, les Zajderman maintinrent le contact jusqu’aux décès de Clovis et de Blanche et le renouvelèrent récemment avec Jacques dont ils apprirent le passé de résistant.      

Le 4 avril 2001, Yad Vashem a décerné à Clovis et Blanche Hubert et leur fils Jacques le titre de Juste parmi les Nations. 

 

Documents annexes

Dossier 9299 - Hubert; Articles de presseDossier 9299 – Hubert; Articles de presse
3 décembre 2011 17:27:34