Jeanne Pinet, en religion Sœur Dominique, résidait à l’internat des filles géré par la Congrégation des Sœurs de la Charité de Nevers, à Bordeaux (Gironde). L’institution était spécialisée dans l’enseignement et l’instruction de sourds-muets de toutes confessions. Avant la guerre, Victoire Noémie Fresco, 19 ans, de parents juifs turcs, souffrant elle-même de surdité, y avait fait toute sa scolarité et Sœur Dominique avait été son enseignante. Le 10   janvier 1944, le jour de la grande rafle de Bordeaux, tous les Juifs de l’immeuble où les Fresco habitaient furent arrêtés, sauf Noémie, son frère Jacques, 15 ans, et leur mère. Ils réussirent à s’enfuir et, affolés, vinrent frapper à la porte de la Congrégation. Ils demandèrent à parler à Sœur Dominique et sollicitèrent son aide pour les héberger dans l’asile des orphelines sourdes-muettes. N’écoutant que sa conscience, elle accepta bien que mettant elle-même et les pensionnaires de l’institution en danger. Elle cacha les trois fugitifs dans l’infirmerie et les nourrit à titre gracieux. Elle leur prodigua toute son attention et ses encouragements et prit aussi contact avec des amis des Fresco, Marcel et Gilberte  Dumarchat*, membres de la Résistance, qui les munirent des faux papiers d’identité. Comme les rumeurs d’une perquisition imminente de l’orphelinat commencaient à circuler, les Fresco décidèrent de chercher une cache plus sûre. Les Dumarchat se proposèrent pour prendre le relais de Sœur Dominique et les accueillirent chez eux, le temps de leur assurer un refuge en Haute-Savoie où les Fresco virent la Libération.

Le 7 mai 2001, Yad Vashem a décerné à Jeanne Pinet (Sœur Dominique) le titre de Juste des Nations.

 

Documents annexes

Article de presse - Sud Ouest du 11/12/2001Article de presse – Sud Ouest du 11/12/2001
19 janvier 2019 12:47:45