Léon Raynal, 63 ans, était électricien et Hermance, sa femme, couturière. Ils habitaient à Lille (Nord) et leur fils unique Edouard était prisonnier de guerre en Allemagne, de 1940 à 1944. Déjà avant la guerre, les Raynal comptaient parmi leurs amis une famille juive installée à Lille de longue date, les Rapoport. Dès le début de l’Occupation, M. Rapoport fut interné dans un camp de travail en France. Sa femme et ses deux enfants étaient restés à Lille. Le 11 septembre 1942, les Juifs de Lille furent la cible d’une rafle qui fit plus d’une centaine de victimes. Les gendarmes se présentèrent à 7 heures du matin au domicile des Rapoport et emmenèrent à la gare de Fives-Lille Mme Rapoport, son fils Joseph, 15 ans, et sa fille, Fanny, 6 ans. Rassemblés sur le quai avec les autres détenus, sous une chaleur accablante, sans manger et sans boire, ils attendirent des heures leur départ à destination de Malines, avant leur déportation dans l’Est. Mme Rapoport, comprenant la situation, s’approcha d’un cheminot qui travaillait à proximité et lui demanda de conduire ses deux enfants au domicile de ses amis non-juifs, les Raynal. Joseph refusa de se séparer de sa mère et fut déporté avec elle. Le brave cheminot, resté inconnu, prit alors Fanny sur son dos et la sortit de la gare pour la déposer chez les Raynal. Ils l’accueillirent comme leur propre fille, lui donnèrent leur nom, la scolarisèrent et l’élevèrent jusqu’à la fin de la guerre à titre gracieux. Ils la présentèrent aux voisins comme leur nièce. M. Rapoport réussit entre temps à s’évader et vint rejoindre sa fille chez les Raynal qui le cachèrent aussi chez eux. Le couple Raynal qui vivait très modestement avait pris d’énormes risques pour cacher ses amis juifs et les sauver de la déportation.
Le 18 juin 2001, Yad Vashem a décerné à Hermance et Léon Raynal le titre de Juste des Nations.
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