Félix Bockstal était ouvrier boulanger et résidait avec Eugénie, sa femme, à Paris (11ième). Ils occupaient un tout petit appartement d’une pièce-cuisine et avaient trois filles qui n’habitaient plus chez eux mais venaient souvent en visite. Le couple s’était lié d’amitié avec des voisins de palier, les Eskenazi, Juifs étrangers venus d’Amiens s’installer à Paris après la débâcle. En août 1941, le père de la famille Eskenazi fut interné et en juin 1942, déporté à Auschwitz où il périt. À son arrestation, sa femme était enceinte et se retrouva de la sorte seule avec un nouveau-né et trois enfants en bas âge. Par l’intermédiaire d’associations d’entraide juives, les trois enfants furent plaçés chez des familles d’accueil. Le 15 juillet 1942, ayant appris l’imminence de la rafle, Mme Eskenazi frappa à la porte de ses voisins, le bébé dans ses bras et toute affolée à l’idée d’être arrêtée et déportée à son tour. Félix et Eugénie Bockstal proposèrent spontanément de la cacher chez eux avec le bébé, malgré l’étroitesse de leur appartement et leurs modestes moyens. Ils subvinrent aux besoins de la mère et de l’enfant pendant plusieurs mois jusqu’à ce qu’elle put trouver un asile plus sûr. Ses autres enfants qui passaient souvent à Paris, en transit entre deux cachettes, étaient aussi hébergés dans la pièce unique des Bockstal. Le soir, ils étendaient tout simplement des matelas par terre. Tous devaient observer le silence le plus total pour ne pas éveiller l’attention des voisins, ce qui était très difficile avec la présence du bébé. Malgré tous ces inconvénients, Félix et Eugénie Bockstal ont apporté leur aide avec une grande noblesse, sans aucune contre partie financière. Réunies après la guerre, les deux familles ont maintenu des liens d’amitié durables.    

Le 18 juin 2001, Yad Vashem a décerné à Eugénie et Félix Bockstal le titre de Juste des Nations.

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31 mai 2018 10:30:07

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